Mediapart, qui fêtera ses 7 ans lundi malgré la menace de redressement fiscal de près de 5 millions d’euros par le fisc pour s’être auto-appliqué un taux de TVA réduit, voit toujours ses abonnés et ses résultats croître, selon les chiffres présentés jeudi. Le site créé en 2008 avait atteint le cap des 100.000 abonnés à l’automne 2014. Il compte désormais quelque «112.000 abonnés actifs» (+27% sur un an), a déclaré Marie-Hélène Smiejan, DG du site. «112.000 abonnés, c’est la moitié des ventes réellement payantes du «Monde» ou du «Figaro»», a abondé le patron de Mediapart Edwy Plenel à propos des quotidiens dont les ventes en janvier, hors ventes aux tiers (compagnies aériennes, institutions…), étaient respectivement de 233.685 et 244.767 exemplaires quotidiens en moyenne, selon l’OJD. Le c.a., dont «97% provient des abonnements», est également en hausse de 27% par rapport à 2013 avec 8,7 millions d’euros pour l’année 2014. Mediapart, avec un résultat en 2014 de 1,4 million d’euros, est bénéficiaire pour la 4ème année consécutive. Le site d’information a néanmoins un contentieux en cours avec l’administration fiscale. Jusqu’à présent, le fisc demandait 3 millions d’euros correspondant à la différence entre le taux de TVA de 19,6%, qui s’appliquait alors à la presse en ligne, et le taux réduit de 2,1% qui était jusqu’en février 2014 réservé à la seule presse papier. En février 2014, le Parlement français a définitivement adopté la baisse de la TVA pour la presse en ligne à 2,1% au lieu de 20% (19,6% précédemment, ndlr), comme pour la presse imprimée. La France a été contrainte début mars par la justice européenne d’appliquer le taux de TVA normal de 20% aux livres numériques et non plus celui de 5,5% qui est celui réservé aux livres papier. La France s’expose à une décision du même ordre concernant la TVA réduite de 2,1% qu’elle applique à la presse en ligne.
