Mondial féminin 2019 : élan populaire «historique» pour les Bleues

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Record d’audience «historique», engouement populaire dans les tribunes, et forme éclatante sur le terrain : la France a parfaitement lancé son Mondial féminin à domicile grâce à sa victoire impériale contre la Corée du Sud (4-0) en match d’ouverture. Wendie Renard et ses coéquipières ne voulaient plus quitter la pelouse du Parc des Princes. Quelques secondes à peine après avoir surclassé leur adversaire, les Bleues se sont jetées dans un tour d’honneur devant 45.261 spectateurs conquis pour faire durer le plaisir jusqu’au bout. Une telle communion entre le public français et son équipe féminine de football, c’est du jamais vu. Au niveau des audiences TV, les Bleues ont établi vendredi soir un «record historique» pour la discipline: près de 10 millions de téléspectateurs étaient devant TF1, diffuseur de la rencontre en clair et en Prime Time, selon les chiffres de Médiamétrie. Soit une part d’audience considérable de 44,3% ! A titre de comparaison, le 1er match de l’équipe de France masculine lors du Mondial-2018, disputé un samedi à la mi-journée, avait rassemblé 12,59 millions de téléspectateurs. La dynamique populaire est lancée. «Franchement, personne ne revient de ce chiffre-là. Il y a un vrai élan de sympathie, un vrai élan de fraîcheur. C’est un public familial, et dans le stade où j’étais (vendredi) soir, et devant les écrans de télévision», s’exclame Didier Quillot, DG de la Ligue française de football professionnel masculine. «Les médias jouent un rôle important. Le nombre d’images, de reportages passés depuis un mois nous aident énormément. C’est bien évident que, quand ce sont des compétitions confidentielles, personne ne sait. Là, tous les médias… j’en ai jamais vu autant pour les filles, et même pour les garçons», a savouré Noël Le Graët, le président de la Fédération française (FFF). Des stations radios à la presse généraliste régionale et internationale, la grande majorité des médias ont consacré une large part à l’événement. La tribune presse du Parc des Princes n’était pas aussi remplie depuis le 8e de finale de Ligue des champions contre Manchester United ! De quoi rassurer la Fifa et son président Gianni Infantino, qui avaient fixé l’objectif «du milliard de téléspectateurs» cumulés pour cette édition. Au niveau des affluences, près d’un million de billets ont été écoulés pour les 52 matches de la compétition qui se déroulera dans 9 villes hôtes (Grenoble, Le Havre, Lyon, Montpellier, Nice, Paris, Reims, Rennes et Valenciennes). «On est à 16 (matches à) guichets fermés sur l’ensemble de la compétition. On a dépassé largement le nombre de billets prévus. Les stades sont presque tous pleins, à part quelques affiches un peu difficiles par rapport à la population. On est très largement au-dessus de nos prévisions», s’est félicité Noël Le Graët. Un an après la 2ème étoile de l’équipe de France masculine en Russie, les coéquipières d’Amandine Henry sont-elles en mesure de se hisser sur le toit du monde ? «C’est simple, je leur ai demandé de gagner !», a rappelé Noël Le Graët, alors que les Bleues n’ont pas dépassé le stade des quarts de finale lors des 3 dernières compétitions majeures (Mondial-2015, JO-2016, Euro-2017). Leur meilleur résultat reste une demi-finale en 2011. «Les gens l’espèrent, mais nous aussi. On aimerait bien copier un peu les garçons, c’est sûr», a déclaré la sélectionneuse Corinne Diacre. «Maintenant chaque chose en son temps. On n’a toujours rien gagné. Il reste six marches à franchir, (…). Ensuite on verra, mais la priorité c’est le 2ème match à venir contre la Norvège», a-t-elle prévenue. Avec le sentiment d’avoir déjà frappé un grand coup sur le plan psychologique. «Quand les autres nations parlent de nous, elles nous positionnent plutôt en tant que favoris de cette compétition parce qu’on est le pays hôte, a souligné Corinne Diacre. Si on peut faire peur encore à ces équipes, pourvu que ça dure!»