P. DUFOURCQ (Très Court International Film Festival) : «Le format court est en pleine expansion»

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Clap de fin. Le Très Court International Film Festival vient de fermer ses portes. Cet événement sans frontières s’est déroulé durant 10 jours en simultané dans près de 70 villes, dans 20 pays. Bilan avec Perrine DUFOURCQ, Coordinatrice générale du Très Court International Film Festival.

Quelle était la vocation stratégique de Très Court International Film Festival ? 

L’objectif de la manifestation est de valoriser ce format si spécial qu’est le très court métrage (moins de 4 minutes). Nous essayons de mettre en lumière des réalisateurs – souvent jeunes – auprès de spectateurs et professionnels des 5 continents. Nous estimons à 15.000 les spectateurs qui ont visionné les très courts métrages sélectionnés en 2019.

Dans quelle mesure cet événement est-il mondialisé ?

Chaque année, le festival est diffusé en simultané dans 70 villes, dans 20 pays. Les villes se chargent d’organiser l’événement sur place, pendant que nous envoyons les éléments nécessaires (communication, films…) et veillons au bon déroulement des activités. Ainsi, qu’ils soient péruviens, indiens, chinois, togolais ou français, les spectateurs du monde entier peuvent avoir accès aux très courts métrages de notre festival.

Comment se déploie le business de formats courts ?   

Le format court se déploie de plus en plus car c’est un format pour une génération où tout va vite. Aujourd’hui, presque toutes les villes présentent un festival de court-métrage. Ce qui n’existait pas il y a 15 ans ! C’est un format en pleine expansion. De nombreux médias sont désormais spécialisés en court et les spectateurs deviennent de plus en plus amateurs. 

Quelle est la nature de votre collaboration avec le CNC ?

Le CNC nous donne l’opportunité de valoriser un jeune réalisateur en lui remettant une bourse CNC Talent, à hauteur de 3.000 € pour une bourse d’aide à l’écriture en résidence. Cette bourse a été remise à l’équipe qui a réalisé le film le plus impactant sur l’urgence climatique, pendant le Défi 48h Très Court – spécial environnement. 

En quoi le festival est-il engagé ?

Depuis dix ans, nous mettons en avant les points de vue de femmes du monde entier lors de notre compétition «Paroles de Femmes». Cette compétition nous tient à cœur, car dans le contexte actuel il est important de traiter d’égalité et des droits des femmes. Pour aller encore plus loin dans cette démarche, nous avons créé cette année un réel outil de soutien pour les associations, collectivités, entreprises qui souhaitent prendre la parole sur ces thèmes. La plateforme en ligne parolesdefemmes.trescourt.com recense aujourd’hui plus de 50 très courts métrages accessibles en ligne, triés par thème. Enfin, nous sommes très attachés à la question environnementale et notre impact au quotidien. Aussi, nous avons élaboré cette année un challenge audiovisuel et citoyen, afin d’encourager les réalisateurs à brandir leur caméra en faveur de l’environnement. Pendant le premier week-end du festival, 75 équipes de toute la France ont eu pour mission de réaliser un film sur l’urgence climatique. Les 20 films les plus impactant ont été diffusés à Paris et en France, ainsi que sur des plateformes spécialisées telles que Imago TV et Upgreen TV.