L’ancien président de Canal+ Pierre Lescure a été mis en examen pour «faux et usage de faux» dans le cadre d’une enquête sur des «parachutes dorés» consentis par l’ancienne direction de la chaîne cryptée à une quinzaine de ses cadres, a-t-on appris vendredi de source judiciaire. Pierre Lescure a été mis en examen le 26 mai pour «faux et usage de faux» par le juge en charge de l’enquête, Henri Pons, a précisé cette source, confirmant une information de «MédiaPart». M. Lescure, président de Canal+ de 1994 à 2002, est soupçonné d’avoir produits des avenants antidatés aux contrats de travail de quatre cadres pour leur permettre de toucher des primes de départ. Une information judiciaire avait été ouverte en septembre 2003 pour «abus de biens sociaux, recel, faux et usage de faux», à la suite du dépôt d’une plainte contre X avec constitution de partie civile de l’actuelle direction de Canal+, qui jugeait anormalement élevées ces primes de départ (60 millions d’euros au total). Le magistrat a également mis en examen le 5 juin pour «faux et usage de faux» l’ancien responsable du pôle TV-Films de la chaîne cryptée, Fabien Sfez, soupçonné d’avoir bénéficié d’un de ces avenants antidatés. Les faits remontent à 2000, année de la fusion de Canal+ avec le groupe Vivendi Universal (VU), en juin. Un mois plus tôt, une quinzaine de hauts dirigeants de la chaîne cryptée avaient négocié des primes de départ sous forme d’avenant à leur contrat en cas de départ de la chaîne cryptée. Parmi cette quinzaine de cadres figurent notamment Alain de Greef, ancien directeur des programmes de la chaîne, et Denis Olivennes, ancien directeur général de Canal+ et actuel président du directoire du «Nouvel Observateur».