La radio syrienne Rozana émettant depuis Paris a été lancée officiellement mercredi: elle se définit comme le premier média «libre et indépendant destiné à faire entendre la voix des Syriens de l’intérieur». «L’objectif est de faire parvenir dans le pays la voix des Syriens de l’intérieur et d’être un soutien pour ceux qui souffrent au quotidien», a expliqué Lina Chawaf, rédactrice en chef lors d’une rencontre avec des journalistes à Paris. Radio Rozana s’appuie sur une équipe de 30 correspondants à travers la Syrie qui ont été formés lors de deux sessions organisées en Turquie par Canal France International (CFI), l’organisme de coopération internationale français. Les reportages des correspondants sont envoyés à Paris où une équipe de cinq journalistes les met en forme et anime l’antenne de radio Rozana. Le signal est ensuite transmis à Amsterdam qui le diffuse ensuite par satellite via Arabsat (Eutelsat 7) qui arrose l’ensemble des pays arabes. Cette diffusion est assurée par Radio Netherlands, la radio internationale néerlandaise qui soutient l’opération. Radio Rozana – en arabe la «fenêtre qui laisse entrer la lumière» – diffusera trois heures d’émissions fraîches en langue arabe chaque après-midi qui seront rediffusées le matin suivant. «Nous ferons de l’actualité mais en insistant sur l’aspect social et humanitaire, on espère être la hauteur, car la Syrie a vraiment besoin de médias indépendants et professionnels», a souligné Mme Chawaf, insistant sur le fait que Radio Rozana n’est inféodée à aucun parti ni aucune faction de l’opposition syrienne. Le correspondant de Rozana dans la région de Lattaquié (ouest de la Syrie) a revendiqué lui aussi la nécessaire indépendance de la radio «face aux médias qui monnayent le sang des Syriens».
