Philippines: une loi polémique contre la cybercriminalité bloquée

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La Cour suprême des Philippines a provisoirement bloqué mardi une loi controversée sur la cybercriminalité jugée liberticide par les médias, blogueurs et défenseurs des droits de l’Homme qui avaient lancé une vague de protestations en ligne. La Cour suprême n’a pas elle-même confirmé sa décision annoncée par le ministre de la Justice, Leila de Lima. La Cour suprême a adressé au gouvernement «une injonction de retrait provisoire» du texte, a déclaré Mme de Lima. «Notre combat en faveur d’un cyberespace sûr et la lutte contre le crime organisé continuent», a-t-elle ajouté. De grands médias et de nombreux internautes protestaient ces derniers jours en noircissant leur profil sur les médias sociaux, tandis que des milliers de tweets rageurs étaient postés sur Twitter. La loi contre la cybercriminalité est censée apporter des outils juridiques performants dans la lutte contre la fraude, l’usurpation d’identité, les pourriels et la pornographie infantile. Mais elle criminalise aussi la mise en ligne de contenus diffamatoires, passibles de 12 ans de prison maximum, des sanctions supérieures à celles prévues pour les médias traditionnels. Autre volet très critiqué: le ministère de la Justice a la possibilité de fermer des sites internet et de surveiller des activités les messages mails, les messages instantanés ou encore les chats par vidéo, et ce sans mandat spécifique.