Portugal : la justice ordonne la saisie d’une participation d’Isabel dos Santos dans le groupe de télécommunications NOS

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La justice portugaise a ordonné la saisie d’une participation de 26% dans le groupe de télécommunications NOS, détenue par la femme d’affaires angolaise Isabel dos Santos, soupçonnée d’avoir investi au Portugal des fonds détournés de son pays. La justice a ordonné la «saisie préventive de 26,075 % du capital de NOS» attribué à des sociétés «contrôlées par Isabel dos Santos», a indiqué mercredi le groupe portugais Sonaecom. Cette saisie la prive «de droits de vote et de dividendes», précise Sonaecom qui détient 52% de NOS en partenariat avec Isabel dos Santos à travers la société ZOPT. ZOPT est détenue à parts égales par Soanecom et les sociétés angolaises Unitel et Kento, contrôlées par la femme d’affaires angolaise. Celle-ci a contesté sur son compte twitter cette décision qu’elle estime «abusive». Au début de l’année, l’Angola avait sollicité la coopération du Portugal dans l’enquête visant Isabel dos Santos qui est accusée de fraude, détournement de fonds et blanchiment d’argent lorsqu’elle était à la tête du géant pétrolier de son pays, Sonangol, sous la présidence de son père (1979-2017). Figure de proue des investissements angolais réalisés au Portugal, qui se sont accélérés à la faveur de la crise traversée en 2011 par ce pays à l’époque fragile de la zone euro, la femme d’affaires angolaise et son entourage avaient alors pris des participations dans plusieurs grandes sociétés portugaises. En février, la justice portugaise avait déjà ordonné le gel des comptes bancaires détenus au Portugal par la milliardaire angolaise.Mme dos Santos avait été mise en cause le 19 janvier par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ) qui a conclu qu’elle avait «siphonné l’économie angolaise» et accumulé de manière frauduleuse une fortune estimée à 2,1 milliards de dollars (1,8 milliard d’euros).