Avant-première du film nigérian «93 days» le 13 septembre

Ebola a inspiré nombre de cinéastes hollywoodiens, mais ceux qui parlent le mieux de l’épidémie restent ceux qui ont dû y faire face. Le déni, le courage, la peur, l’abandon… comment réagit- on face à ce virus mortel et effrayant? C’est ce que tente de raconter «93 days». Ce blockbuster attendu de Nollywood, le cinéma made in Nigeria, fait son avant-première le 13 septembre prochain à Lagos. «93 days» ou 93 jours, c’est le temps qui s’est écoulé entre l’arrivée de Patrick Sawyer, diplomate libérien qui a importé Ebola au Nigeria le 20 juillet 2014, et la levée de l’état d’urgence. Lors d’une première projection réservée à une cinquantaine d’invités, le générique avait déjà commencé que les spectateurs riaient encore avec leurs voisins ou discutaient au téléphone avec une indiscrétion toute nigériane. Mais lorsque la phrase «Basé sur une histoire vraie» est apparue à l’écran, le silence s’est fait instantanément. D’un coup, les spectateurs se sont remémorés cette période si intense de l’histoire du pays, et se sont souvenus comment Lagos, mégalopole bondée de 21 millions d’habitants, a frôlé la catastrophe. «Pour la première fois, les Nigérians se sont unis pour lutter contre un ennemi commun, tout le monde était effrayé», se souvient Bolanle Austen- Peters, l’une des productrices du lm. «Deux ans plus tard, c’est comme s’il y avait eu une amnésie générale, personne ne semble se souvenir de ce par quoi on est passé. Il me semblait important que nous documentions nous-même l’histoire de notre pays», explique-t-elle.