Presse people: le procès explosif entre Mimi Marchand et Karine Le Marchand

La fille mineure d’une célébrité en garde à vue, des paparazzi qui trainent inopinément devant le commissariat, et des échanges aux airs de menaces voilées. La papesse de la presse people Mimi Marchand est jugée à partir de lundi à Paris, soupçonnée d’avoir fait chanter l’animatrice Karine Le Marchand. Michèle dite «Mimi» Marchand, et Karine Le Marchand, seront toutes deux présentes au tribunal, selon leurs conseils respectifs Caroline Toby et Jean Ennochi, qui n’ont pas souhaité s’exprimer avant l’audience. L’affaire commence en février 2020. Karine Le Marchand pousse la porte de l’IGPN, la police des polices. Sa fille, mineure, a été photographiée quelques jours plus tôt, sortant de garde à vue pour acquisition de cannabis. Elle l’a appris grâce à une «source» qui a pu «bloquer» la publication des photos contre rémunération. Mais l’animatrice en est convaincue, les paparazzi ont forcément été informés par des policiers. Elle porte plainte. Elle ne le dit pas encore mais cette source, c’est Mimi Marchand, la redoutée papesse de la presse people à l’impressionnant carnet d’adresses. Elles s’étaient rencontrées en 2016, quand Mimi Marchand avait joué l’intermédiaire pour tenter de convaincre Emmanuel Macron de participer à «Une ambition intime», l’émission politique de Karine Le Marchand. Après la garde à vue, Mimi Marchand prévient l’animatrice qu’un «jeune photographe» inconnu est venu à son agence Bestimages avec les photos: «Je l’ai pourri, je lui ai dit que c’était débile parce que ta fille était mineure et tu es même pas sur la photo, c’est invendable», assure-t-elle, disant avoir récupéré les images contre 3.000 euros. «T’inquiète pas ça va pas sortir», rassure Mimi Marchand. «Merci Mimi je te le revaudrai. Déjà je te dois des sous. Ma fille c’est ma princesse, elle morfle déjà d’avoir une mère célèbre, je veux qu’elle soit apaisée (et sans pétard)», écrit l’animatrice de «L’amour est dans le pré» sur M6. Un déjeuner est rapidement organisé, Karine Le Marchand «rembourse» la moitié environ, promet de compléter rapidement. Le temps passe. Mimi Marchand prend des nouvelles pendant l’été. 

«Les temps sont durs» : Karine Le Marchand: «Comment vas-tu ? Je te dois des sous je n’oublie pas». Mimi Marchand: «On verra ça à la rentrée, les temps sont durs. Me serais pas permise de te relancer!». Et puis: «On peut pas faire des photos de toi, toujours très belle à la plage, seule mais bien gaulée ?» Poliment, Karine Le Marchand décline: «Sincèrement j’ai déjà bien gavé la corporation pendant des années à mon insu». Un an plus tard, l’animatrice rappelle l’IGPN. Elle est «harcelée» par Mimi Marchand qui n’arrête pas de lui demander de la rappeler. L’animatrice dit qu’elle est trop occupée en ce moment et Mimi Marchand écrit: «Ce sera trop tard… c’est dommage pour la petite». L’enquête révélera que le photographe n’était pas du tout un petit jeune mais le célèbre paparazzo Sébastien Valiela (également jugé), qui travaillait essentiellement pour l’agence de Mimi Marchand. C’est elle qui avait réclamé les photos de la garde à vue selon lui, et il assure n’avoir jamais touché un centime. Mimi Marchand, concluront les juges d’instruction, s’est procuré un «moyen de contrainte» avec ces photos, et a ensuite fait en sorte «au moyen de mensonges et de pressions psychologiques insidieuses» que Karine Le Marchand se sente «financièrement et moralement redevable». Plusieurs policiers seront également jugés pour avoir fourni l’information de la garde à vue au paparazzo. Le procès est prévu jusqu’au 2 juin.