Robert Downey Jr/ Oscar : consécration d’une carrière marquée par une longue traversée du désert

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Trois décennies après sa première nomination, Robert Downey Jr a finalement reçu dimanche un Oscar – meilleur acteur dans un second rôle pour «Oppenheimer» -, consécration d’une carrière marquée par une longue traversée du désert. Cet Oscar arrive en point d’orgue d’une saison des récompenses où l’Américain aura raflé bon nombre de statuettes pour son interprétation de Lewis Strauss, un bureaucrate devenu politicien ayant orchestré la mise au ban aux Etats-Unis de Robert Oppenheimer, le père de la bombe atomique. «Je remercie ma désastreuse enfance et l’Académie, dans cet ordre-là», a lâché l’acteur de 58 ans en récupérant son Oscar. L’acteur vedette d’«Iron Man» a été consacré face à certains cadors d’Hollywood, comme Robert De Niro («Killers of the Flower Moon») ou Ryan Gosling (le Ken de «Barbie»). «RDJ» avait déjà été nommé deux fois aux Oscars, pour «Chaplin» en 1993 et «Tonnerre sous les tropiques» en 2008. Entre ces 2 premières nominations, l’acteur a cependant connu le nadir de sa carrière, notamment en raison d’addictions. Robert Downey Jr est né le 4 avril 1965 dans une famille du sérail, son père (Robert Downey Sr) étant acteur et réalisateur. Le jeune Robert semble ainsi prédestiné à une carrière hollywoodienne. Il fait ses débuts au cinéma à 5 ans, dans le film «Pound» de son père. Adolescent, il fait partie du «Brat Pack», surnom donné par la presse dans les années 1980 à un groupe de jeunes acteurs comprenant notamment Demi Moore. Son profil prend un tournant majeur au début des années 1990 avec «Chaplin», dans lequel il incarne le roi du cinéma silencieux. Outre sa nomination aux Oscars, le rôle lui vaudra un Bafta. Mais alors que sa carrière connaît une ascension qui semble inexorable, il se trouve entraîné dans une spirale dévastatrice de dépendance. Il dira avoir essayé la drogue pour la première fois alors qu’il était encore enfant, à cause de son père lui-même dépendant aux drogues. Ses multiples arrestations à la fin des années 1990 font le bonheur de la presse à scandale. Après l’échec de plusieurs cures de désintoxication, il est condamné en 1999 à trois ans de détention dans un établissement thérapeutique. L’acteur y restera un an. Ses problèmes personnels lui coûtent plusieurs rôles, dont celui salué par la critique dans la série télévisée «Ally McBeal». Mais il parvient finalement à apprivoiser ses démons. Dans une interview en 2004 à Oprah Winfrey, il affirme que sa dernière arrestation l’a forcée à réfléchir. «Je me suis dit: «Tu sais quoi? Je ne crois pas pouvoir continuer comme ça». Et j’ai demandé de l’aide», déclare-t-il à la papesse de la télévision américaine. Il fait son retour sur grand écran en 2003 dans «The Singing Detective» aux côtés de Mel Gibson, puis «Gothika» de Mathieu Kassovitz, avec Halle Berry. La fin de sa traversée du désert n’arrivera cependant que 5 ans après, lorsqu’il obtient le rôle d’»Iron Man», super-héros qu’il incarnera au cours de neuf films, jusqu’en 2019. Avec le succès de la saga Marvel, il accède à un niveau de célébrité qui lui avait échappé jusque-là. En dehors de son rôle d’homme de fer, «RDJ» a également endossé le costume d’un Sherlock Holmes énergique dans deux films du britannique Guy Ritchie, Jude Law jouant son comparse Watson. Un 3ème volet est prévu. Il doit également être prochainement à l’affiche d’un thriller sur la guerre du Vietnam, dans lequel il interprète un agent de la CIA. Robert Downey Jr est marié depuis plus de 20 ans avec la productrice Susan Downey, à qui il dit devoir son salut face aux drogues et à l’alcool. Le couple a deux enfants. L’acteur a également eu avant cela un fils d’un 1er mariage avec la chanteuse Deborah Falconer.