Le Sénat italien a adopté mardi en dernière lecture, au cours d’un vote de confiance, un décret-loi qui prévoit notamment la mise aux enchères des fréquences de télévision que le précédent gouvernement de Silvio Berlusconi voulait attribuer gratuitement. Le Sénat a adopté ce décret-loi de simplification des règles fiscales, dans lequel a été introduite la mise en enchères des fréquences TV, par 228 votes favorables, 29 contre et 2 abstentions. Le gouvernement de droite de Silvio Berlusconi, au pouvoir jusqu’en novembre dernier, avait décidé d’attribuer gratuitement 6 fréquences de TNT dans le cadre d’une procédure baptisée «beauty contest» (concours de beauté), ce qui avait été dénoncé comme un conflit d’intérêt par l’opposition alors que le Cavaliere contrôle le groupe de télévision Mediaset. Peu de temps après son arrivée au pouvoir, le gouvernement de Mario Monti, qui a imposé de lourds sacrifices aux Italiens dans le cadre d’un nouveau plan de rigueur adopté en décembre, avait annoncé son intention de revoir la procédure d’attribution de ces fréquences. «Vu la manière dont les règles du jeu ont été changées en cours de route, il est difficile de ne pas penser que cela représente une tentative de pénaliser Mediaset», a réagi il y a quelques jours Marina Berlusconi, la fille du Cavaliere qui est aussi présidente de Fininvest, l’actionnaire de contrôle de Mediaset. Selon une récente estimation de la banque Mediobanca citée par la presse, la vente de ces fréquences pourrait rapporter entre 1 et 1,2 milliard d’euros à l’Etat italien qui avait encaissé l’an dernier près de 4 milliards d’euros grâce à la vente aux enchères de fréquences de téléphonie mobile de 4ème génération.
