Le chancelier allemand Olaf Scholz a exprimé son «regret» mardi après le report du projet d’usine du fabricant américain de semi-conducteurs Intel en Allemagne, un revers pour le gouvernement qui avait promis 10 milliards d’euros de subventions.
Le gouvernement et la région de Saxe-Anhalt (est) «prennent acte avec regret» de la pause annoncée du projet et continuent de le considérer comme «judicieux et digne de soutien», a déclaré M. Scholz sur X.
Il réagissait à l’annonce d’Intel lundi soir de reporter d’environ deux ans la construction d’usines en Allemagne et en Pologne, en raison de ses prévisions d’évolution de la demande en puces, sans donner plus de précisions.
Lancé en 2022, le projet d’usine à 30 milliards d’euros prévu à Magdebourg (est) devait être le plus gros investissement étranger en Allemagne et créer 3.000 emplois.
Il s’agissait pour Berlin de mener la course aux composants indispensables pour les technologies numériques tout en s’émancipant de la concurrence asiatique et américaine.
L’américain Intel n’a toutefois pas encore perçu à ce jour de subvention de Berlin et le début des travaux a été retardé malgré un accord signé en juin 2023. «Au nom de notre souveraineté et de notre leadership technologique, nous continuerons d’insister pour que la production de semi-conducteurs ait lieu en Europe et en particulier en Allemagne», a également déclaré mardi M. Scholz en visite à Astana, la capitale du Kazakhstan.
Il ne s’est pas exprimé sur l’utilisation des fonds publics réservés à l’usine de Magdebourg et qui font désormais débat au sein du gouvernement allemand.
Le ministre libéral des Finances, Christian Lindner, a proposé de réaffecter les fonds non utilisés pour combler des déficits budgétaires. En revanche, des sources du ministère de l’Économie ont précisé que les quelques dix milliards d’euros promis ne sont pas disponibles pour le budget général.
La décision d’Intel s’ajoute à un lot de mauvaises nouvelles en Allemagne avec les annonces de potentiels plans sociaux chez Volkswagen et l’aciériste Thyssenkrupp Steel.
Mais malgré l’affront reçu d’Intel, «plus de 30 projets d’investissements en micro-électronique» subsistent dans le pays, a voulu rassurer M. Scholz, qui a inauguré en août à Dresde (est) le chantier de l’usine du numéro un mondial des puces, le taïwanais TSMC.