Sky, un acteur majeur du divertissement et du sport en Europe

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En rachetant une partie de l’empire de Murdoch, Disney met la main sur l’une de ses pépites, le groupe de télévision britannique Sky, un acteur majeur du divertissement et du sport en Europe. Avec cette acquisition, Disney ne cache pas son souhait de renforcer sa présence à l’international avec Sky, groupe déjà puissant au Royaume-Uni et qui a tissé sa toile ces dernières années en intégrant dans son giron Sky Italia et Sky Deutschland.Présent dans cinq pays (Royaume-Uni, Irlande, Allemagne, Autriche et Italie), le groupe compte près de 23 millions de clients qui déboursent des dizaines de livres ou d’euros par mois pour accéder à ses programmes disponibles sur de nombreuses chaînes thématiques, ainsi que pour des connections internet voire des services téléphoniques. Son chiffre d’affaires a atteint près de 13 milliards de livres en 2016 (14,8 milliards d’euros), associé à une rentabilité confortable. Le succès et la renommée du groupe reposent surtout sur les droits de diffusion de la Premier League anglaise de football, une des compétitions les plus prisées en Europe, qu’il a acquis à prix d’or. Depuis l’été 2016, Sky débourse 4,2 milliards de livres sur trois ans pour cette compétition dont il retransmet au Royaume-Uni les matchs les plus attractifs. Mais l’entreprise diffuse aussi du football dans d’autres pays, notamment la Bundesliga en Allemagne et le Calcio en Italie. En dehors du sport, le groupe est connu pour la diffusion de la série américaine à succès «Game of Thrones» dans les pays où il opère. Outre ses chaînes de télévision, il propose des services de streaming et de vidéo à la demande et s’est lancé dans la production de fictions. Il émet en outre la chaîne d’information Sky News, concurrente de BBC News, qui s’est retrouvée malgré elle citée dans le débat sur la prise de contrôle du groupe Sky par la famille de Rupert Murdoch. Le magnat australien va se séparer de l’un de ses actifs historiques au moment même où il cherchait à y accroître son emprise, à travers une opération qui suscite des remous au Royaume-Uni. 21st Century Fox, société regroupant les activités audiovisuelles des Murdoch, n’a pas hésité à mettre 15 milliards de dollars sur la table l’année dernière pour racheter les parts de Sky qu’il ne détenait pas encore, lui qui est minoritaire avec 39% du capital. Cette prise de contrôle est un vieux rêve pour l’homme d’affaires qui ne possède plus de participation majoritaire depuis l’introduction en Bourse fin 1994 de la société qui s’appelait encore BSkyB. Sa première tentative de reconquête en 2011 avait échoué à cause du scandale des écoutes téléphoniques au sein du News of the World, tabloïd de la galaxie Murdoch qui a ensuite été fermé. Cinq ans après, Murdoch est repassé à l’offensive mais la partie est loin d’être gagnée, son offre de rachat sur Sky ayant pris à nouveau un tour politique avec l’intervention du gouvernement britannique et l’ouverture d’une enquête approfondie afin d’examiner l’impact sur la pluralité des médias.Murdoch et sa chaîne américaine Fox News, favorite des républicains, sont suspectés de vouloir influencer la vie politique britannique, alors que la famille de l’homme d’affaires possède déjà, via News Corp, deux quotidiens britanniques à grand tirage, «The Times» et «The Sun». Sky est une affaire de famille pour Murdoch, qui a placé à la tête du conseil d’administration son fils James, par ailleurs directeur général de 21st Century Fox. Ce dernier est revenu à la tête de Sky début 2016 quatre ans après avoir dû démissionner suite à l’affaire autour de News of the World. Les cartes de la prise de contrôle de Sky par Murdoch sont néanmoins rebattues maintenant que Disney est entré en jeu. La maison-mère de Mickey a d’ailleurs prévenu qu’elle assumerait le contrôle total de Sky si d’aventure Fox parvenait à ses fins en mettant la main sur 100% du capital du britannique.