T. HUBERT (CFRT) : «Jusqu’à nouvel ordre, Le Jour du Seigneur et la messe sont réalisés en studio»

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Face aux mesures très strictes de confinement, «Le Jour du Seigneur» poursuit sa mission de service public, permettant aux téléspectateurs de France Télévisions d’entrer en communion à travers leurs écrans. Entretien avec Thierry HUBERT, Producteur du «Jour du Seigneur» (CFRT).

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Le «Jour du Seigneur» a rapatrié ses messes dans ses studios. C’est une 1ère ?

Thierry HUBERT

Pas tout-à-fait ! Dans les années 50, la messe était célébrée dans les studios de la rue Cognacq-Jay. Et à partir des années 60, les responsables du «Jour du Seigneur» ont décidé de parcourir la France afin d’aller à la rencontre des paroisses. Mais la situation exceptionnelle et tragique que nous vivons avec la crise du Covid-19 nous amène à revivre les premières années du «Jour du Seigneur» il y a 70 ans, en studio. Jusqu’à nouvel ordre, les célébrations dominicales sont réalisées dans nos locaux, rue Glacière à Paris. Ils appartiennent à la CFRT, l’association qui produit le rendez-vous depuis sa création. 

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En matière de production, qu’est-ce qui change pour vous ?

Thierry HUBERT

Ce sont des conditions de réalisation extrêmement réduite en nombre qui obéissent aux consignes sanitaires, aux gestes barrières et à la distanciation sociale. A proximité du plateau, on porte des gants, des masques et on reste à distance les uns des autres. Ce sont des manières de travailler différentes avec moins d’intermittents et de techniciens. Ce qui est frappant pour les téléspectateurs, c’est qu’étant donné qu’il n’y a pas les fidèles dans les églises, les dimensions du studio rajoutent une pièce à leur maison ou leur appartement. Il y a tout à coup, une proximité forte entre la messe célébrée et le public.

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Sur la messe dominicale diffusée sur France 2, les audiences sont puissantes : 1,7 million de téléspectateurs en moyenne et des pics à 2,1 millions. Comment expliquez-vous cet engouement ?

Thierry HUBERT

Il y a un effet mécanique lié au confinement des Français sur leur consommation télévisuelle. Entre 1 et 1,5 million de Français se rendent chaque dimanche à la messe. Nous drainons ainsi tous les paroissiens qui ne peuvent pas se rendre dans leur église habituelle. Nous sommes une alternative qui offre un moment de communion avec une manière de célébrer une messe – un peu hors cadre – à la fois apaisante et réconfortante. Nous assurons ainsi une mission de service public. France Télévisions nous apporte également son soutien moral.

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Que produisez-vous d’autres à la CFRT ?

Thierry HUBERT

Nous sommes présents sur Outre-mer 1ère à travers «Dieu m’est témoin», une émission hebdomadaire. Nous produisons aussi des documentaires à dimension plus sociétale ou culturelle comme «Toulouse-Lautrec, l’insaisissable» pour Arte, ou encore «Ni d’Eve ni d’Adam. Une histoire intersexe» pour la case «Infrarouge» sur France 2. Nous sommes présents aussi sur le numérique avec la chapelle virtuelle en ligne. Il y a aussi notre patrimoine audiovisuel depuis 70 ans sur la plateforme Vodeus qui permet – en ces temps de confinement – de redécouvrir toute la spiritualité chrétienne.

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Quelles sont vos actualités en production ?

Thierry HUBERT

Le CFRT s’est associée à TF1 avec la production d’un documentaire pour l’anniversaire de l’incendie de Notre-Dame de Paris, diffusé le 12 avril sur TF1 à 13h30 dans la case «Grands Reportages». Le même jour sur France 2, «Le Jour du Seigneur» diffuse un documentaire inédit sur la «résurrection» de trois cathédrales détruites au cours de notre histoire récente.