Trois questions à … Christian Davin, Président du Syndicat des Producteurs de Films d’Animation (SPFA) et Directeur Général de Gaumont Alphanim

    Lundi matin, les organisations professionnelles des auteurs, réalisateurs et producteurs ont organisé une conférence de presse conjointe concernant la réforme du Service public et les Accords interprofessionnels dernièrement renouvelés. L’occasion pour média+ de rencontrer Christian Davin, Président du Syndicat des Producteurs de Films d’Animation (SPFA) et Directeur Général de Gaumont Alphanim.

    média+ : Avec la future application de la réforme sur l’audiovisuel public, quel est votre état d’esprit quant au secteur de l’animation ?

    Christian Davin : Nous n’avions pas demandé cette réforme de l’audiovisuel mais depuis le 8 janvier 2008 nous avons énormément travaillé. Les accords interprofessionnels sont les aboutissements de ce travail. Dans les faits, la réforme s’est mise en place avant même que la loi soit instaurée. Des questions se posent donc sur la position de la société unique de France Télévisions. Va-t-elle permettre d’assurer la diversité des commandes ? Une entreprise d’animation pouvait jusque-là avoir des commandes sur France 2, France 3, et France 5. Or désormais, quand nous passerons devant un seul service, il est clair qu’il sera compliqué d’avoir trois commandes dans l’année. Ce qui veut dire qu’il y aura un «détricottage» possible de la dimension industrielle du métier.

    média+ : Les accords signés avec les chaînes de télévision étant la garantie d’un financement pérennisé, êtes-vous donc rassuré ?

    Christian Davin : Oui nous sommes contents des accords passés, mais il faut veiller à ce que la nouvelle gestion globale n’entraîne pas un ralentissement du secteur. TF1 et M6 ont reconduit leur quota d’investissement de 0,6% et 1%, et France Télévisions a accepté de prolonger jusqu’en 2012 l’accord conclu en avril 2005 avec le SPFA. Par ailleurs, nous voulons moderniser l’approche et permettre aux chaînes privées et publiques d’intégrer les animations sur Internet. De ce point de vue, le média global est intéressant puisque les enfants sont nombreux à aller voir les émissions jeunesses sur la toile.

    média+ : Des inquiétudes persistent t-elles dans le secteur de l’animation ?

    Christian Davin : Il y a eu un ralentissement des commandes qui est manifeste. Il faut absolument que cela redémarre puisqu’il n’y a quasiment eu aucune commande en 2008. France Télévisions est notre principal commanditaire. Il finance 55% des séries d’animation parce qu’il détient le plus gros budget d’investissement dans la production indépendante. Mais nous sommes quelques entreprises à connaître des difficultés du fait que nous soyons lourdement structurées.