Producteurs et diffuseurs sont actuellement dans une période de mutation. Les premiers doivent faire face à la multiplication des supports et à l’instabilité des lignes éditoriales des chaînes dans le monde. Tandis que les producteurs peinent à trouver de quoi financer leurs projets avec leurs diffuseurs locaux ou nationaux. Une table ronde autour de la question de la distribution internationale des documentaires a eu lieu, mardi, au Sunny Side of the Doc en présence de Lila Hurst (Lilavision LTD), Fred Burcksen (ZDF Entreprises), Matt Forde (BBC Worldwide), Emmanuelle Bouilhaguet (Marathon International) et de MArije Plaum (Off The Fence B.V). Entretien avec Matt Forde qui fait pour média+ un état des lieux actuel du documentaire.
média+ : Quelle place a le documentaire chez BBC Worldwide ?
Matt Forde : Le documentaire est un genre apprécié par les téléspectateurs de la chaîne. Les documentaires sur les faits d?actualité surtout. En effet, le documentaire star en ce moment c’est celui qui mêle actualité et divertissement qui traite de la science ou de l’histoire comme «Planet Earth» (documentaire d’Alastair Fothergill, ndlr) ou encore les documentaires-séries. C?est vraiment ce genre qui plaît. On ne peut toutefois pas dire que c’est le genre le plus diffusé à l’antenne. Mais je crois que c’est partout pareil. Seulement, lorsque les contenus sont de bonne qualité, les producteurs n’ont pas à avoir peur: la chaîne les suivra. C’est en effet en procurant des documentaires de qualité qu’on suscite de l’intérêt de la part de ceux qui nous regardent. Ce côté qualitatif nous permet de penser plus loin, au niveau de la distribution, car il n’y a aucune raison que seule la Grande Bretagne profite de ces documentaires de qualité…
média+ : Dans quel état est le documentaire aujourd’hui ?
Matt Forde : Le business à changé, tout comme le genre en lui-même. On est loin du documentaire soporifique d’il y a quelques années. Depuis 2-3 ans, il est en pleine mutation. Il revient sur le devant de la scène télévisuelle, mais aussi cinématographique! Les producteurs jouent un grand rôle dans l’évolution du genre, ils vont de l’avant. Ils changent leur écriture, leur façon de concevoir leurs programmmes. Ils s’adaptent. Car c’est vraiment cela la notion clé aujourd’hui : l?adaptation. Il n’y a aucune raison pour qu’ils ne rencontrent pas le succès. Le documentaire reste un genre fort. Le marché est certes beaucoup plus difficile à cause de la multiplicité des médias, mais il est encore en bonne santé.
média+ : Quels sont les programmes actuellement phares en Grande Bretagne ?
Matt Forde : Comme partout, les fictions sont loin devant. Des séries comme «Dr House» ou «Desperate Housewives» sont vraiment incontournables.