Une 4ème licence mobile trop tardive pour changer la donne

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    Le gouvernement français entend octroyer une nouvelle licence de troisième génération en 2010 pour réveiller la concurrence mais les analystes estiment qu’il faudra à ce nouvel entrant batailler cinq ans pour capter 5% à 10% de ce marché de 18 milliards d’euros. L’ouverture concrète d’un quatrième réseau a peu de chance de survenir avant 2012 et d’ici là les trois opérateurs existants – Orange du groupe France Télécom, SFR, filiale de Vivendi, et Bouygues Telecom – auront eu tout loisir de lui mettre des bâtons dans les roues en verrouillant les consommateurs par des contrats sur deux ans attractifs. «Il est clair que celui qui obtiendra cette licence aura beaucoup de mal à créer un appel d’air sur le marché», déclare Paolo Pescatori, analyste à l’institut d’études CCS Insight. Iliad, le deuxième fournisseur d’accès internet en France, part favori pour obtenir cette licence et s’est engagé à investir un milliard pour construire son réseau. Il a déjà annoncé son intention de réduire la facture moyenne de télécommunications des ménages de 1 000 euros par an. «Tous les nouveaux entrants baissent les prix, c’est la stratégie évidente pour attaquer les acteurs installés mais cela ne génère pas une rentabilité propre à justifier la construction d’un réseau», déclare Raymond Yu, analyste chez Ovum. La France accueille aussi 14 opérateurs virtuels (MVNO) qui achètent de la bande passante en gros pour vendre au détail un service de téléphonie mobile sous leur marque. Un nouvel entrant à bas prix jouera sur ce segment de marché à faible marge estimé à 5,2% du total. «S’il y a des MVNO sur ce marché, c’est encore plus dur pour le nouvel entrant, car leur modèle économique repose déjà sur une offre à bas prix», déclare Raymond Yu.