Une Palme d’or et une minute de silence: l’édition symbolique du Festival de Cannes rend hommage aux victimes de Nice

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Une Palme d’or et une minute de silence: l’édition symbolique du Festival de Cannes, plus prestigieux festival de cinéma du monde, s’est achevée jeudi soir, quelques heures après une attaque au couteau qui a ensanglanté la Côte d’Azur.

A l’issue de ces trois jours de festival, la Palme d’or du meilleur court-métrage a été décernée au film égyptien «I’am afraid to forget your face» de Sameh Alaa. Au total, onze court-métrages internationaux, allant de la fiction à l’animation en passant par le documentaire, étaient en compétition.

Le jury, qui était notamment composé du réalisateur franco-algérien Rachid Bouchareb, de l’actrice Céline Sallette et du producteur Charles Gillibert, a salué «la grande justesse et la richesse» de ce court-métrage. La soirée doit s’achever avec la projection du film «Les deux Alfred», de Bruno Podalydès.

Cette édition symbolique, qui s’était ouverte avec la projection du film «Un triomphe» d’Emmanuel Courcol, s’achève quelques heures après l’attaque contre l’église Notre-Dame de l’Assomption de Nice, qui a fait trois morts.

A la demande de Thierry Frémaux, délégué général du festival de Cannes, une minute de silence a été observée en «hommage aux victimes» de cette attaque. Un tapis noir a aussi remplacé l’habituel tapis rouge installé sur la montée des marches du Palais des festivals. Ce festival s’est aussi déroulé au moment où le chef de l’État annonçait le reconfinement du pays, à partir de vendredi soir et jusqu’au 1er décembre.

Durant cette période, commerces non essentiels mais aussi cinémas devront fermer. Seule exception: les tournages pourront eux se poursuivre. Un nouveau coup dur pour le 7e art, qui peinait à sortir la tête de l’eau. Du côté du Festival de Cannes, qui entendait, en maintenant son édition symbolique, envoyer un message aux professionnels du secteur, tout n’est pas perdu.

En faisant la démonstration qu’organiser un festival en pleine crise sanitaire était possible, il pose les jalons pour l’édition 2021. Prise de température, distanciation physique …  «Toutes les mesures sanitaires ont été prises», selon son président, Pierre Lescure. Au total, quatre films, dont deux français, ont été projetés.

Parmi les deux films étrangers: «Asa Ga Kuru» (True Mothers) de la Japonaise Naomi Kawase, et un premier film géorgien de Dea Kulumbegashvili, «Beginning» («Au commencement»), couronné à San Sebastian (Espagne).Faute d’avoir pu avoir lieu en mai, le festival de Cannes s’était résigné à diffuser une liste de 56 longs-métrages faisant partie de sa «sélection officielle 2020».