La bande-son de l’été aux Victoires: les cérémonies d’ouverture et de clôture des JO de Paris sont en lice pour la 40ème édition de cette grand-messe musicale, et plusieurs artistes ayant participé concourent dans d’autres catégories. Difficile de ne pas voir dans la liste des nominations des Victoires de la musique, diffusée le 14 février sur France 2, une prolongation de la ferveur de l’été 2024. Le clin d’oeil le plus évident se trouve dans la catégorie «concert», qui comporte les «cérémonies d’ouverture et de clôture de Jeux olympiques et paralympiques» pilotées par Paris-2024. De quoi éclipser les trois autres concurrentes: Shay, Santa et Zaho de Sagazan? La bande-son olympique a pourtant failli ne pas y figurer. Pour apparaître dans l’aide-mémoire qui sert de support aux membres de l’académie de votants, les oeuvres doivent être déclarées par différents acteurs de l’industrie musicale: labels, producteurs de spectacles, organismes de gestion des droits des artistes… «Et comme les Jeux olympiques, ce n’est pas une organisation professionnelle de la musique, personne n’a pensé à mettre ce projet» dans la liste, s’est rendu compte Vincent Frèrebeau, le président des Victoires. Celui qui est aussi patron du label Tôt au Tard estime alors que «ça ne va pas» et sollicite le conseil d’administration pour «rajouter» les Jeux. Proposition validée. «Certes, ce n’est pas un concert, mais c’est un spectacle, en grande partie musical», argumente-t-il.
Photo de famille : A la cérémonie d’ouverture des JO le 26 juillet, le groupe de metal Gojira avec la chanteuse lyrique Marina Viotti a enflammé la Conciergerie – et remporté un Grammy pour cette performance -, la reine du R’n’B Aya Nakamura a cassé les codes avec la Garde républicaine et le pilier du groupe 113, Rim’K, a prouvé que le rap français y avait toute sa place. Quant à Juliette Armanet et Sofiane Pamart, ils ont offert le classique «Imagine», ambiance piano en feu et radeau flottant sur la Seine… Puis la superstar Céline Dion a fait son grand retour sur «L’Hymne à l’amour» du haut de la tour Eiffel. Quinze jours plus tard, Zaho de Sagazan chantait «Sous le ciel de Paris» d’Edith Piaf, au pied de la vasque olympique. La playlist s’est allongée avec les paralympiques: Lucky Love, chanteur né sans bras gauche, s’est dévoilé au grand public lors de la cérémonie d’ouverture. Puis quand est venu le temps des adieux, le 8 septembre au Stade de France, Santa a repris avec force Johnny Hallyday, avant un bouquet final servi par 24 compositeurs de musique électro, de Jean-Michel Jarre à Kungs et Irène Drésel. «Il y a tout!», résume Vincent Frèrebeau. A l’issue du premier tour de vote, les cérémonies ont donc été sélectionnées parmi les meilleurs concerts de l’année. Si Paris-2024 remporte le trophée, ce serait à son directeur artistique Thomas Jolly et à Victor le Masne, directeur musical des cérémonies et compositeur du thème officiel («Parade») de venir le soulever, sous les projecteurs de la Seine musicale. Au-delà de cette photo de famille de la chanson française, les nominations contiennent des artistes (Lucky Love, Zaho de Sagazan ou encore Santa) qui ont participé à ces cérémonies. Philippe Katerine, apparu nu et tout de bleu pailleté dans le tableau le plus commenté de la cérémonie du 26 juillet, est en lice dans la catégorie «artiste masculin». De son côté, Yseult, qui avait donné de la voix («My Way») en clôture des Jeux, peut prétendre à être sacrée artiste féminine.