Vivendi déçoit le marché malgré une bonne performance opérationnelle au 1er semestre

    Le groupe de médias et de télécommunications Vivendi, qui s’est limité à confirmer ses perspectives pour 2007, a déçu vendredi le marché malgré une bonne rentabilité, globalement en ligne avec les attentes. A 15h55 à la Bourse de Paris, le titre reculait de 1,74% à 30,01 euros dans un marché en hausse de 1,47%. «Les chiffres semestriels sont de bonne qualité», a estimé dans une note un analyste de Natixis. Ce dernier souligne que le groupe Vivendi n’a pas relevé ses perspectives «alors qu’une partie du marché a spéculé sur un relèvement». «Cette «simple» confirmation pourrait décevoir», a-t-il ajouté. Pour les six premiers mois de l’année, Vivendi a enregistré un bénéfice opérationnel ajusté (Ebita) de 2,59 milliards d’euros, en hausse de 10,6% et un bénéfice net ajusté de 1,52 milliard d’euros, en hausse de 10,7%. La banque espagnole Santander qui vient de publier une étude complète sur Vivendi tablait sur un Ebita semestriel de 2,48 milliards d’euros, à l’instar du consensus cité par Natixis qui misait sur un montant de 2,49 milliards. Jean-Bernard Levy, président du directoire de Vivendi, a confirmé lors d’une conférence de presse les objectifs d’un bénéfice net ajusté supérieur à 2,7 milliards d’euros en 2007 et à 3,5 milliards en 2011. Il a précisé, en réponse à une question, que Vivendi n’avait pas souhaité relever ses perspectives car la réactualisation n’aurait pas été significative. Le patron de Vivendi a tenu par ailleurs à rassurer les marchés suite à la crise du secteur immobilier à risque aux Etats-Unis («subprime»). «Nous ne nous sentons pas menacés par des phénomènes de ralentissement économique», a-t-il affirmé, soulignant que le modèle économique du groupe était basé sur les abonnements, donc une activité qui ne répond pas à des cycles. Par branche d’activité, la maison de disques Universal Music Group, numéro un mondial, qui a bénéficié de l’intégration de l’éditeur BMG, fait l’effet d’une bonne surprise avec une augmentation de 50% des ventes numériques. Dans un marché «difficile», Universal s’attend pour 2007 à une rentabilité en baisse par rapport à 2006. Elle devrait ressortir entre 12 et 13% contre 15% l’an dernier, selon M. Lévy, qui souligne que cette performance est «très supérieure» à celle des concurrents. Canal+ Groupe «nous déçoit pour la première fois depuis longtemps» avec un Ebita trimestriel inférieur aux attentes, écrit Natixis. En revanche, pour M. Lévy, les résultats qui profitent de la hausse des revenus et des synergies de coûts «légitiment l’acquisition de TPS». Désormais la nouvelle entitée recrute plus d’abonnements que les deux sociétés séparément, a-t-il affirmé. Principale branche du groupe, l’opérateur de téléphonie mobile, SFR, connaît une «érosion» de son Ebita, a reconnu M. Lévy. Cette tendance était attendue par Natixis en raison des investissements dans la téléphonie de troisième génération, notamment. Toutefois, l’Ebitda (revenus avant intérêts, impôts, dotations aux amortissements et provisions), un résultat particulièrement suivi dans les télécommunications, est en légère amélioration, souligne Natixis. Paradoxalement, c’est la division jeux vidéo, Vivendi Games, qui a le plus déçu avec des résultats nettement inférieurs aux attentes.