L’Oscar du meilleur acteur a été décerné dimanche soir à Will Smith pour son rôle dans «La Méthode Williams» – après une altercation lors de laquelle il est monté sur scène pour gifler l’humoriste Chris Rock -, couronnement d’une carrière qui a vu «Le Prince de Bel-Air» conquérir tour à tour le monde de la musique, de la télévision puis du cinéma. Le très charismatique rappeur devenu comédien a reçu la récompense la plus prisée du monde cinématographique pour son interprétation de Richard Williams, père et entraîneur des championnes de tennis Serena et Venus Williams. En recevant la statuette, l’acteur âgé de 53 ans a remercié «Venus et Serena, et l’ensemble de la famille Williams, de m’avoir fait confiance pour raconter votre histoire». Will Smith l’a emporté face à 4 autres redoutables concurrents: Javier Bardem, Benedict Cumberbatch, Andrew Garfield et Denzel Washington. La 3ème fois a été la bonne pour cette vedette incontestable d’Hollywood qui avait déjà été candidat malheureux aux Oscars, d’abord en 2002 pour le biopic «Ali» puis 5 ans plus tard avec «A la recherche du bonheur», déjà une histoire centrée autour de la paternité et de la force d’aller au bout de ses rêves. Will Smith devient ainsi le 5ème homme noir à remporter l’Oscar du meilleur acteur, après Sidney Poitier – décédé en janvier dernier -, Denzel Washington, Jamie Foxx et Forest Whitaker. Né à Philadelphie en septembre 1968, Will Smith était un élève prometteur mais il a préféré tenter sa chance dans la musique. Il s’était lancé dans le hip-hop en 1985 en tant que «Fresh Prince» avec son compère DJ Jazzy Jeff. Le duo avait eu du succès et remporté un Grammy Award en 1989 mais des difficultés financières avaient plus tard convaincu Will Smith de se tourner vers la comédie. Il avait trouvé un personnage taillé sur mesure dans la série télévisée «Le Prince de Bel-Air», devenant une star internationale. La sitcom, où Smith joue un lycéen d’un quartier difficile de Philadelphie qui vient se réfugier dans le quartier des multimillionnaires de Los Angeles chez son oncle et sa tante, avait duré six saisons. C’est à cette période que l’acteur avait décroché son 1er rôle au cinéma, confirmant son statut d’étoile montante avec une performance très réussie dans le film d’action «Bad Boys». En 1996, il tenait la vedette dans la super-production «Independence Day» dans le rôle d’un intrépide pilote combattant d’affreux extraterrestres. Will Smith se frottait de nouveau aux aliens l’année suivante dans le succès mondial «Men in Black». Cette série de succès s’est interrompue brutalement avec «Wild Wild West», une réussite au box-office mais un échec critique que Will Smith lui-même a regretté.Avec l’arrivée des années 2000, la star avait mûri et a endossé des rôles plus sérieux comme dans «Ennemi d’Etat» ou «La Légende de Bagger Vance». C’est en incarnant le légendaire boxeur Mohamed Ali dans le film de Michael Mann «Ali» que Will Smith gagne son 1er titre de poids lourd d’Hollywood: une nomination à l’Oscar du meilleur acteur. Il enchaîne avec les suites de «Bad Boys» et «Men in Black», toujours des succès. Mais il n’oublie pas pour autant que c’est dans l’humour qu’il s’est forgé et revient en 2005 avec la comédie romantique «Hitch». L’année suivante, il est de nouveau en lice aux Oscars avec «A la recherche du bonheur» et son émouvante performance de père de famille, donnant la réplique à son propre fils Jaden. C’est sous les traits du génie d’Aladin, dans le remake en prises de vue réelles du dessin animé Disney, qu’il a connu jusqu’à présent son plus grand succès commercial. Il aura fallu attendre «La Méthode Williams» pour qu’il soit enfin distingué par l’Académie. Le film suit l’incroyable parcours des soeurs Williams, depuis les terrains de tennis miteux de Compton, banlieue mal famée de Los Angeles, jusqu’aux victoires dans les tournois du Grand chelem. Smith y incarne leur père, entraîneur autodidacte aussi déterminé qu’intransigeant.