4 journalistes d’un média chinois disparus après un appel à la démission de Xi Jinping

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Quatre journalistes d’un média chinois, sur le site internet duquel était apparue une lettre anonyme appelant à la démission du président Xi Jinping, ont disparu depuis plus d’une semaine, a affirmé jeudi un de leurs collègues. Le texte, mis en ligne en mars sur Wujie News, accusait M. Xi d’une longue liste de fautes politiques, l’exhortant à quitter ses fonctions pour le bien du pays, et avait ensuite été effacé. La critique des hauts dirigeants dans les médias chinois est rarissime, la presse étant strictement contrôlée. Quatre membres de Wujie News (ou «Watching», en anglais), dont le PDG Ouyang Hongliang et le rédacteur en chef Huang Zhijie, sont «injoignables» depuis la semaine dernière, a confié un journaliste du média, sous couvert d’anonymat. «Je pense qu’ils collaborent à une enquête», a déclaré le reporter, soulignant que Wujie News pourrait être contraint à la fermeture, malgré le fait, selon lui, que la lettre se soit retrouvée sur le site internet suite à «un piratage». Un journaliste chinois, Jia Jia, a été interpellé la semaine dernière à l’aéroport de Pékin avant d’embarquer à bord d’un vol pour Hong Kong, et des ONG de défense des droits de l’Homme ont lié sa détention à sa tentative d’avertir le PDG de Wujie News du danger de la publication d’une telle lettre. Mais pour l’avocat de M. Jia, l’arrestation de son client pourrait ne pas être liée au texte. Wujie n’a publié aucun article personnel depuis mercredi de la semaine dernière sur son site, ni mis à jour son compte sur le réseau social WeChat depuis vendredi. Depuis son arrivée au pouvoir fin 2012, Xi Jinping a renforcé le contrôle déjà étroit sur les médias et la société civile, et plusieurs centaines de militants ont été interpellés.