5G en France: les 1ères décisions de l’Etat sur la participation d’Huawei connues dans les prochains jours

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Les 1ères décisions de l’Etat sur la participation de l’équipementier chinois Huawei au déploiement de la 5G en France, attendues notamment par les opérateurs SFR et Bouygues Telecom, devraient être connues dans les prochains jours. Les multiples demandes d’autorisations portant sur des listes d’équipements (par exemple des antennes) et des territoires donnés ont été instruites par les services de l’Agence nationale de sécurité des systèmes informatiques (Anssi), a affirmé l’une de ces sources. C’est désormais «une question de jours» avant qu’elles ne soient signées par l’exécutif, c’est-à-dire le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale, représentant le Premier ministre, a-t-elle précisé. «Selon toute logique, le processus (interrompu pendant la crise du coronavirus) devrait redémarrer et des 1ères réponses arriver tout prochainement», a souligné une autre source gouvernementale.Seuls 3 équipementiers télécoms, les européens Nokia et Ericsson et le chinois Huawei, sont capables de fournir les équipements pour les futurs réseaux 5G, le futur système de télécommunications mobile. Les Etats-Unis font pression sur leurs alliés pour qu’ils bannissent Huawei pour raison de sécurité, invoquant sa proximité avec le gouvernement chinois. L’entreprise a toujours démenti ces allégations. En France, l’Etat a mandaté l’Anssi pour identifier les risques en fonction de la localisation envisagée des équipements. L’enjeu est particulièrement important pour les opérateurs SFR (Altice) et Bouygues Telecom qui utilisent déjà des antennes Huawei dans leurs réseaux 4G et veulent s’appuyer dessus pour déployer la 5G. Alors que l’Arcep, régulateur des télécoms, a fixé à septembre les enchères pour l’attribution des nouvelles fréquences et que les premières offres commerciales pourraient être disponibles en France avant la fin de l’année, les deux opérateurs s’inquiètent de devoir changer d’équipementier, ou même démonter leurs anciens équipements en cas d’incompatibilité. Ils ont prévenu qu’ils demanderont une compensation si l’Etat barre la route au groupe chinois. La communication gouvernementale reste toutefois confuse sur le réel lancement de ce nouveau réseau. Dimanche, la ministre de la transition écologique Elisabeth Borne a annoncé dans un entretien au «JDD» avoir demandé au Premier ministre d’attendre l’évaluation des effets sanitaires de la 5G par l’Anses – espérée pour la fin du premier trimestre 2021 – avant de la déployer. Le Conseil d’Etat, saisi par des associations inquiètes des potentiels effets néfastes de la 5G sur la santé et l’environnement, doit également se prononcer prochainement.