MEDIA +
Créée en 2012 et spécialisée dans la fiction, Authentic Prod vient de produire son 1er documentaire pour France 5. Comment engagez-vous cette diversification ?
Aline BESSON
Il s’agit d’une opportunité. Avec ma casquette de productrice de fiction, je me suis lancée sur le développement d’un documentaire. Patrick Le Lay, qui était d’ailleurs mon voisin de bureau, m’a encouragé à me lancer. Quand Carlos Ghosn, l’ancien patron-star de l’industrie automobile mondiale, est arrêté le 19 novembre 2018, par le Bureau des Procureurs de Tokyo à la descente de son avion à peine atterri sur le tarmac de l’aéroport international d’Haneda, nous avons rapidement préparé un dossier que l’on a présenté à France Télévisions. Nous avons très vite été conventionnés sur la fabrication d’un documentaire de 70’ : «L’ascension et la chute de Carlos Ghosn», réalisé par Gilles Cayatte. (Diffusion prévue mardi 1er septembre en Prime Time sur France 5, ndlr).
MEDIA +
Ce documentaire vous a-t-il donné du fil à retordre ?
Aline BESSON
Tout ce qui tourne autour de Carlos Ghosn est rocambolesque. Ce dernier a accepté de revenir sur son parcours de 40 ans, y compris sur son enfance. Initialement prévue au Japon, l’interview a été recalée plus tardivement au Liban, quelques jours avant le confinement.
MEDIA +
Les tournages de vos fictions ont-ils redémarré ?
Aline BESSON
Oui, à la fois les séries «Sam» et «Je te promets» (l’adaptation de «This Is Us») pour TF1. En revanche, la reprise des tournages post-confinement a été très compliquée. «Je te promets» a été stoppée en plein tournage et aucun épisode n’était terminé. Pour faire des économies et les mettre à l’écran, nous avions décidé de cross-boarder les 12X52’ en tournant par décor. Notre chance est d’avoir été très bien assurés pendant l’arrêt. Mais pour continuer à l’être, il fallait reprendre le tournage avant le 30 juin, y compris pour «Sam», série pour laquelle nous étions en préparation de la saison 5.
MEDIA +
Quel est le surcoût lié à la reprise du tournage ?
Aline BESSON
Cela représente +10% du coût prévu initialement. Les mesures sanitaires sont assez strictes. Nous respectons non seulement la charte du Comité d’Hygiène et de Sécurité et des Conditions de Travail (CHSCT), mais on rajoute aussi des règles : confinement des comédiens avant et pendant le tournage, et mise à disposition de tests pour l’équipe. Tout le monde a joué le jeu.
MEDIA +
La crise sanitaire a-t-elle impacté les scénarii ?
Aline BESSON
Bien sûr ! Nous avons réécrit des séquences de «Je te promets» pour éviter certaines scènes de proximité. Mais nous en avons gardé quelques-unes, les indispensables. La série est actuellement en montage, et nous la livrerons d’ici la fin de l’année. Pour la saison 5 de «Sam», on ne traite pas du Covid dans les histoires car c’est une série de divertissement. Sur les 8X52’ de la saison 5, nous traitons surtout de questions de la paternité. Un virage éditorial devrait intervenir la saison suivante.
MEDIA +
Allez-vous adapter d’autres séries étrangères ?
Aline BESSON
Ce n’est pas à l’ordre du jour. Nous allons cette année consacrer notre énergie à faire de la création. Je développe actuellement «Vivre» (titre provisoire), une série de 6X52’ sur les agriculteurs. Après avoir adapté «Le temps est assassin» de Michel Bussi, nous travaillons aussi sur un autre de ses best-sellers, «N’oublier jamais» (6X52’). En parallèle, nous développons des unitaires. L’un d’entre eux est une sorte d’Erick Brokovitch qui mène un combat contre le fléau des algues vertes. J’ai aussi très envie de faire de la fiction historique qui résonne avec les questionnements actuels. J’ai trois sujets : le premier autour de l’émancipation féminine, le deuxième sur la personnalisation du pouvoir politique et le troisième sur notre façon d’habiter les villes et les campagnes.
LES DIRIGEANTS
A. BESSON
Présidente
I. DRONG
Associée
COORDONNEES
21, rue de l’université 75007 Paris
DATE DE CREATION
2012
PRODUCTIONS
«Sam» (TF1) ; «Je te promets» (TF1) ; «Le temps est assassin» (TF1),…