Une artiste mexicaine qualifie de «délit» et d’«abus» sa relation avec son ex-producteur lorsqu’elle avait 14 ans

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Une artiste mexicaine a qualifié de «délit» et d’«abus» la relation que lui a imposée selon elle son producteur lorsqu’elle avait 14 ans et lui 39 dans les années 80, attirant mercredi l’attention de la justice.
L’histoire a refait surface il y a quelques jours quand le producteur Luis de Llano a parlé de sa «romance» avec Sasha Sokol, membre du groupe pop Timbiriche dans les années 80. «Je suis tombé amoureux. Elle m’a envoyé au diable», a déclaré le producteur aujourd’hui âgé de 76 ans, lors d’une interview télévisée, parlant d’une histoire de six mois.
«Nous avons continué de travailler dix ans ensemble», a-t-il ajouté, estimant que les jeunes filles autour de lui à l’époque cherchaient «une espèce d’image paternelle». Sasha Sokol, 51 ans aujourd’hui, a accusé deux jours plus tard le producteur de l’avoir mise «dans son lit» plutôt que de «prendre soin d’elle».
«Quand la relation a commencé, j’avais 14 ans et lui 39 ans (…) J’étais clairement une gamine. Nous avons été ensemble presque quatre ans», a-t-elle réagi sur son compte Twitter mardi, journée internationale des droits des femmes.
«Il a alors abusé de moi», a-t-elle poursuivi, estimant que le producteur «sait parfaitement que ce qu’il a fait est un délit. Pendant toute notre relation, j’étais mineure». «J’ai eu du mal à le quitter. Il était un homme puissant dans l’industrie; mon représentant et mon producteur. J’avais peur qu’en nous séparant, ma carrière s’en trouve affectée».
Pour les séparer, sa mère l’a finalement sortie des Timbiriche et l’a envoyée étudier en dehors du Mexique. «Depuis mes 14 ans, j’ai voulu croire que j’ai été la seule responsable de ce qui s’est passé. Je comprends aujourd’hui que ma seule responsabilité a été de garder le silence», conclut l’actrice.
Toujours à travers de Twitter le parquet de Mexico lui a proposé ce mercredi 9 mars de se mettre en contact avec ses services.
La chanteuse a prévenu qu’elle ne voulait plus «parler de ce sujet». Cette affaire qui agite le Mexique rappelle l’affaire de l’écrivain Gabriel Matzneff en France, pédophile revendiqué dans les années 70-80.
En janvier 2020, l’éditrice Vanessa Springora avait raconté dans un livre intitulé «Le Consentement» les ravages de sa relation sous emprise avec Gabriel Matzneff. Elle avait alors 14 ans et lui près de 50.
L’écrivain y a vu un «ouvrage hostile» et non le récit de leurs «lumineuses et brûlantes amours». Le parquet de Paris avait aussitôt ouvert une enquête préliminaire pour «viols commis sur mineur» de moins de 15 ans.
La cour d’appel de Paris a confirmé début octobre l’annulation pour raisons de procédure d’un procès contre Matzneff pour «apologie» de la pédocriminalité, initié par l’association de défense de l’enfance l’Ange bleu.