Le patron de l’une des principales plateformes chinoises de diffusion en direct sur internet, DouYu, arrêté en Chine

L’une des principales plateformes chinoises de diffusion en direct sur internet, DouYu, a annoncé mardi l’arrestation de son patron, qui avait disparu depuis des semaines, après l’ouverture d’une enquête sur la diffusion de contenus illégaux sur le site. Le fondateur et PDG de DouYu, Chen Shaojie, n’avait plus été vu en public depuis octobre, ce que des spécialistes du secteur jugeaient lié à des soupçons de jeux d’argent illégaux menés sur la plateforme, avait rapporté début novembre le journal gouvernemental The Paper, basé à Shanghai. DouYu a précisé mardi que M. Chen avait été arrêté «le, ou autour, du 16 novembre», à Chengdu, dans le centre-ouest de la Chine. «La société n’a reçu aucune notification officielle de l’enquête menée à l’encontre de M. Chen ou des raisons de son arrestation. La société ne peut pas faire de commentaires sur la nature ou le calendrier prévu des procédures judiciaires qui pourraient suivre le cas échéant», a déclaré DouYu dans un communiqué publié sur son site web. Elle a admis que la détention de son patron «pourrait avoir un impact négatif» sur ses activités mais indiqué fonctionner normalement. DouYu, dont le géant chinois de l’internet Tencent est actionnaire, est coté aux États-Unis avec une capitalisation boursière de 268 millions de dollars (244,5 M EUR). La diffusion en direct sur internet brasse des millions de dollars en Chine et génère d’énormes bénéfices pour les géants du e-commerce et les influenceurs. Pékin a toutefois cherché à sévir contre les contenus jugés immoraux dans ce secteur en plein essor, en lançant des enquêtes sur plusieurs plateformes de premier plan et en ciblant des influenceurs réputés. En mai, les autorités, inquiètes de contenus pornographiques et «vulgaires», avaient lancé une enquête sur DouYu. Plusieurs financiers et hommes d’affaires chinois de premier plan sont tombés en disgrâce ces dernières années, dans le cadre de la poursuite sans relâche d’une répression intense de la corruption présumée initiée par le président Xi Jinping. Bao Fan, le président milliardaire et directeur exécutif de la banque d’investissement China Renaissance, a disparu cette année avant qu’il ne soit révélé qu’il «coopérait» à une enquête officielle. L’ancien patron du géant bancaire public chinois Everbright Group, Li Xiaopeng, a lui été arrêté le mois dernier pour corruption. En septembre également, Wang Bin, un ancien patron du plus gros assureur de Chine, China Life, avait été condamné à la «peine de mort avec sursis» – une sentence généralement commuée en prison à vie – pour corruption.