Les services spéciaux ukrainiens (SBU) ont dit mercredi aider le premier opérateur mobile du pays, Kyivstar, à réparer son réseau paralysé pour la deuxième journée consécutive par une cyberattaque sans précédent, imputée à la Russie.
«Les cyber-spécialistes du SBU et les spécialistes de Kyivstar, en coopération avec d’autres agences gouvernementales, continuent de restaurer le réseau», a indiqué le SBU sur Telegram en disant espérer qu’au moins une partie des services allait être rétablie mercredi.
L’opérateur Kyivstar, qui compte plus de 24 millions d’abonnés, a été visé mardi matin par une cyberattaque qui a paralysé son réseau mobile et eu d’importantes conséquences sur la vie des Ukrainiens à travers le pays.
A Kiev, la capitale, il était encore impossible mercredi matin pour les utilisateurs de Kyivstar de communiquer par téléphone ou de recevoir les messages d’alertes aériennes alors qu’une nouvelle attaque de missiles russes dans la nuit a fait plus de 50 blessés. Les cartes SIM de deux autres opérateurs étaient difficiles à trouver.
Une quarantaine de personnes, emmitouflées dans de gros manteaux d’hiver, faisaient ainsi la queue dans l’espoir d’en acheter dans un magasin en centre-ville de Vodafone, le deuxième opérateur national. Dans un point de vente dans le centre, les dernières cartes ont été vendues à la mi-journée. Non loin de là, dans un petit magasin de Lifecell, le troisième opérateur, aucune n’était disponible.
«C’est effrayant parce qu’on ne peut pas savoir ce qu’il se passe», déplorait Serguiï, un professeur, interrogé la veille sur l’artère principale de Kiev. «C’est très grave».
«Les Ukrainiens s’adaptent à tout et la situation n’est pas encore critique, mais elle est inquiétante», estimait de son côté Valentyna, une artiste habitant Kiev. Les régions étaient également affectées.
A Zaporijjia (sud), des terminaux de paiement de certaines banques dans les pharmacies et les supermarchés ne fonctionnaient pas, selon des médias locaux, tandis que dans la région de Tcherniguiv (nord), l’éclairage public était hors service par endroits. Des habitants de plusieurs régions ont également rapporté des difficultés pour retirer de l’argent.
Dans son communiqué, le SBU a accusé mercredi des hackers appartenant à une unité du renseignement militaire russe, le GRU, d’être derrière le piratage informatique. «Un groupe de pseudo-pirates russes a déjà revendiqué l’attaque», a-t-il affirmé.