La chaîne américaine de pharmacies Rite Aid a passé un accord avec l’agence de protection des consommateurs (FTC), qui lui reprochait d’avoir accusé, à tort, des clients de vol sur la base de la reconnaissance faciale.
Sujet à des vols récurrents, le groupe de Philadelphie (nord-est) avait confié à deux prestataires la création d’une base de données comprenant des personnes soupçonnées d’avoir commis une infraction dans l’une de ses pharmacies, selon la FTC.
Elle était alimentée par des images, «dont beaucoup étaient de mauvaise qualité», captées par les caméras de surveillance et par les smartphones d’employés de la chaîne.
Rite Aid croisait ensuite cette base avec la vidéosurveillance de certaines succursales, en utilisant la reconnaissance faciale pour repérer des clients suspects.
«Ce système a occasionné des milliers d’identifications erronées», selon la FTC, durant son utilisation, entre 2012 et 2020.
L’enquête de l’agence a montré que le logiciel était «plus à risque de générer de mauvaises correspondances dans des magasins situés dans des quartiers à forte représentation afro-américaine et asiatique que dans des zones à forte population blanche». «L’utilisation imprudente de la reconnaissance faciale a placé des clients dans des situations humiliantes», mis en cause à tort par des employés de la chaîne, selon la FTC.
Dans le cadre de l’accord passé avec l’agence, le groupe Rite Aid s’est engagé à ne plus utiliser la reconnaissance faciale pour de la surveillance durant cinq ans.
Il prévoit également la mise en place de garde-fous en cas d’utilisation de données biométriques pour identifier des personnes présentant un risque.
«Nous sommes en désaccord fondamental avec les accusations de l’agence liées à la reconnaissance faciale», a réagi Rite Aid, dans un communiqué, tout en se disant «satisfait» de l’accord.
L’entreprise a notamment fait valoir que le programme de reconnaissance faciale ne concernait qu’un petit nombre de pharmacies et qu’il avait été arrêté «il y a plus de trois ans».
Rite Aid a déposé le bilan, mi-octobre, mais a poursuivi depuis son activité.