Les principales cryptomonnaies mondiales ont dévissé lundi, après un bond la veille, prises dans une liquidation brutale des actifs à risque, qui a frappé aussi Wall Street. Vers 22h00 GMT, le bitcoin, devise numérique dont la capitalisation est, de loin, la plus importante au monde (environ 1.700 milliards de dollars), reculait de 9,47%, à 85.321,69 dollars l’unité. L’ether, son dauphin, était traité encore beaucoup plus sèchement, abandonnant plus de 15%.
D’autres cryptomonnaies majeures comme le XRP, le Cardano ou le Solana lâchaient même près de 20%. «Aujourd’hui, on vend tout», a résumé Adam Button, de ForexLive. «On réduit son exposition au risque.» Le coup d’envoi a été donné par la confirmation, par Donald Trump, de la mise en place mardi de droits de douane de 25% sur l’ensemble des produits importés par les Etats-Unis en provenance du Mexique et du Canada.
«Il n’y a plus de marge de manoeuvre» pour négocier et éviter cette mesure, à laquelle Canada et Mexique ont déjà promis de riposter. Pour Adam Button, à ce début de guerre commerciale s’ajoute l’incertitude sur la croissance américaine, que beaucoup voient fléchir au premier trimestre.
Le mouvement affectant les cryptomonnaies a été d’autant plus violent qu’elles avaient grimpé en début de journée lundi après une autre annonce du président américain, celle-ci sur les devises numériques. Dimanche, celui qui a lancé, en janvier, sa propre cryptomonnaie, a identifié cinq devises susceptibles d’être utilisées pour constituer une réserve stratégique, un fonds de réserve du gouvernement américain en monnaie numérique. Outre le bitcoin et l’ether, Donald Trump a mentionné le XRP, le Cardano et le Solana.
Cette réserve serait créée grâce à l’apport du portefeuille de devises numériques déjà en possession des Etats-Unis, principalement venues de saisies dans des affaires judiciaires ou d’actifs d’individus ou de sociétés sous sanctions.
Une partie du secteur a exprimé des réticences quant à l’éventail des devises considérées. Le directeur général de Coinbase, première plateforme américaine d’échange de cryptomonnaies, a estimé que limiter les avoirs de la réserve au bitcoin «serait probablement la meilleure option».
«C’est le plus simple et il y a l’idée qu’il peut s’agir d’un successeur à l’or», a ajouté Brian Armstrong sur X (ex-Twitter). Après la communication de Donald Trump, «tout le monde s’est mis à acheter, puis s’est demandé si cela allait vraiment se faire», a expliqué Adam Button.
«Il faudra en passer par le Congrès et ce n’est pas gagné» pour créer la réserve, a poursuivi l’analyste.