Accusé d’agressions sexuelles, l’acteur américain Kevin Spacey dément «vigoureusement»

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L’acteur américain Kevin Spacey a «vigoureusement» démenti jeudi les accusations d’agressions sexuelles sur trois hommes au Royaume-Uni, lors de sa comparution devant un tribunal londonien qui l’a laissé libre jusqu’à une prochaine audience en juillet. La star de la série «House of Cards», 62 ans, dont la carrière avait été stoppée net par une série d’accusations depuis l’affaire Weinstein, est apparue calme et confiante à la Westminster Magistrates Court. A son arrivée en voiture, Kevin Spacey a été accueilli par une nuée de photographes et de caméras, souriant mais sans faire de commentaire. Il est reparti de la même façon à l’issue d’une courte audience d’une demi-heure. Costume bleu et lunettes, il a brièvement pris la parole au début de l’audience pour décliner son identité – Kevin Spacey Fowler -, sa date de naissance – le 26 juillet 1959 – et son adresse à Londres, puis lui ont été lues les accusations retenues contre lui. «M. Spacey dément vigoureusement tout acte criminel dans cette affaire», a déclaré son avocat, Patrick Gibbs. «Il doit répondre à ces accusations pour poursuivre sa vie», a-t-il ajouté. Relevant qu’il s’était présenté volontairement, le juge Tan Ikram a décidé de le laisser libre jusqu’à une prochaine audience, le 14 juillet au tribunal de Southwark, à Londres.Malgré sa «pleine coopération» à l’enquête, l’accusation avait demandé qu’il soit placé en liberté conditionnelle avec obligation de rester à Londres mais sa défense a fait valoir que le comédien vit aux Etats-Unis, où il a de la famille ainsi qu’un chien de neuf ans. Cette brève audience, consacrée à des questions de procédures, a lancé ce qui s’annonce comme une longue bataille judiciaire. Kevin Spacey est poursuivi pour quatre agressions sexuelles sur trois hommes, dont les noms n’ont pas été rendus publics, entre mars 2005 et avril 2013. Il est également accusé d’avoir forcé l’un d’eux à une activité sexuelle avec pénétration sans son consentement, chef d’accusation qui se distingue du viol (qui implique une pénétration avec un pénis) dans le droit anglais. Certains faits auraient été commis dans le quartier de Lambeth à Londres, où se situe le théâtre Old Vic dont il fut directeur artistique entre 2004 et 2015. Après le feu vert donné par le parquet britannique à des poursuites, l’acteur s’était dit «déçu» mais avait annoncé son intention de se présenter devant la justice britannique pour «prouver son innocence». Ces accusations, suivant d’autres aux Etats-Unis, avaient été formulées dans la foulée du mouvement #MeToo et du scandale Weinstein, du nom du producteur de cinéma américain visé par de nombreuses accusations de harcèlement et d’agressions sexuelles, révélées à l’automne 2017. Elles ont eu de lourdes conséquences sur la carrière et la réputation de l’acteur deux fois oscarisé (pour «American Beauty» et «Usual Suspects»).Evoluant sur les planches avant d’être consacré au cinéma, il avait été débarqué par Netflix de la série à succès «House of Cards» où il jouait le personnage principal. Son grand retour au cinéma – dans le film «L’uomo Che Disegno Dio» (L’homme qui dessine Dieu) – avait toutefois été annoncé l’an dernier. Dans son pays, Kevin Spacey avait été inculpé d’attentat à la pudeur et d’agression sexuelle dans l’Etat du Massachusetts, sur la côte Est. Il était accusé d’avoir, en juillet 2016, mis la main sur le sexe d’un jeune homme de 18 ans employé dans un bar, après l’avoir fait boire. Mais les poursuites avaient été abandonnées en juillet 2019. Fin mai, il a comparu devant un juge de New York pour une audience de procédure dans le cadre d’une action au civil intentée par l’acteur Anthony Rapp, qui l’avait accusé de lui avoir fait des avances sexuelles lorsqu’il était adolescent. Kevin Spacey avait démenti et l’action a été abandonnée au pénal.