Affaire Legrand/Cohen: Sibyle Veil dénonce «une campagne de déstabilisation» contre Radio France

Affaire Legrand/Cohen: Sibyle Veil dénonce «une campagne de déstabilisation» contre Radio France

La présidente de Radio France a dénoncé «une campagne de déstabilisation» dans un message adressé aux salariés lundi matin, dans un contexte de violente passe d’armes entre le groupe public et les médias dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré sur la lancée de l’affaire Legrand-Cohen.

Dix jours après la diffusion d’une vidéo litigieuse montrant les journalistes Patrick Cohen et Thomas Legrand dans un restaurant avec des responsables du Parti socialiste, qui leur a valu des accusations de connivence, Sibyle Veil a dénoncé «ceux qui orchestrent une campagne de déstabilisation contre nous».

«Il s’agit bien de cela car la critique a perdu tout lien de proportion avec les faits», a-t-elle écrit, ajoutant qu’elle défendrait mercredi devant le régulateur de l’audiovisuel, l’Arcom, «le travail de toutes les équipes de nos antennes».

Le message de Mme Veil à ses salariés intervient en pleine guerre ouverte entre les médias dans la galaxie Bolloré, dont la chaîne CNews, et Radio France, qui s’accusent mutuellement de parti pris politique autour de l’affaire.

«Nous faisons face à un oligopole hostile», avait tonné Vincent Meslet, directeur éditorial de Radio France, dans le journal «Le Parisien/Aujourd’hui en France» samedi. «Ces gens deviennent fous», avait rétorqué lundi matin la vedette de CNews, Pascal Praud. Il a dénoncé une «offensive tous azimuts contre ce que les bien-pensants nomment la presse Bolloré, mais qui est tout simplement une presse libre et indépendante». «Nous n’avons rien à voir avec un média d’opinion. Les critiques obsessionnelles ne doivent pas nous décourager», a défendu la présidente de Radio France. Le déclencheur des hostilités a été la vidéo diffusée début septembre par le média conservateur L’Incorrect, qui a suscité une vive polémique politico-médiatique.

Filmée en juillet dans un restaurant parisien, elle montre Thomas Legrand, chroniqueur à «Libération» et France Inter, et Patrick Cohen, qui intervient sur France Inter et sur France 5 (groupe public France Télévisions), échanger avec deux responsables du Parti socialiste.

Au cours de cette discussion, M. Legrand déclare: «Nous, on fait ce qu’il faut pour (Rachida) Dati, Patrick (Cohen) et moi», ce qui a pu être interprété comme un parti pris à l’encontre de la ministre sortante de la Culture. Thomas Legrand a renoncé à son émission dominicale sur France Inter, mais continuera d’intervenir à l’antenne.

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