Apple: «inadmissible» que la France ne réclame pas son dû, selon Lienemann (PS)

La sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann, candidate à la primaire de gauche, a jugé lundi «inadmissibles» les déclarations du ministre de l’Economie Michel Sapin, selon lesquelles la France ne demandera pas sa part des 13 milliards d’euros d’amende infligée à Apple après sa quasi-exonération d’impôt sur les sociétés en Irlande. «Il est inacceptable qu’alors que nos concitoyens ont dû faire face à d’importantes hausses d’impôts depuis 2012, très supérieures à la petite baisse annoncée pour 2017, le ministre exonère Apple et d’autres multinationales d’une imposition plus conséquente et ne fasse pas tout ce qui est possible pour qu’elles contribuent à la hauteur des gigantesques profits qu’elles engrangent en vendant leurs produits dans nos pays», écrit la sénatrice de Paris dans un communiqué. «La commission européenne a été claire», poursuit-elle: «Si un pays s’estime lésé d’avoir vu le produit de ventes réalisées sur son territoire partir en Irlande pour fuir l’impôt, il pourrait lui aussi réclamer sa part réduisant mécaniquement le montant dû à Dublin. Ce que font l’Espagne et l’Autriche, la France doit aussi le faire», a-t-elle ajouté. Dimanche, lors d’une réunion des ministres des Finances de l’UE à Bratislava, M. Sapin avait indiqué que si Paris jugeait légitime la décision sur Apple de l’exécutif européen, gardien de la concurrence en Europe, il ne comptait pas réclamer une quelconque somme. Mme Lienemann a demandé l’audition du ministre par la commission des Finances du Sénat «afin qu’il expose les raisons pour lesquelles le gouvernement renonce à cette recette substantielle». «Il en va de l’exemple et de la lutte contre l’évasion et l’optimisation fiscale», souligne-t-elle.