Apple visé par une plainte pour enregistrements secrets via Siri 

(FILES) The Apple logo is seen at the entrance of an Apple store in Washington, DC, on September 14, 2021. Apple apologized on May 9, 2024 after an ad for its latest-edition iPad caused an uproar for showing an industrial press crushing objects linked to human creativity, infuriating artists. (Photo by Nicholas Kamm / AFP)

Le groupe américain Apple est visé à Paris par un signalement et une plainte déposés par la Ligue des droits de l’homme (LDH) pour violation de la vie privée en raison d’enregistrements de conversations privées via l’assistant vocal Siri à l’insu des utilisateurs. 

Sollicité au sujet de cette plainte, Apple n’était pas en mesure de réagir dans l’immédiat. La LDH a adressé au parquet de Paris une plainte et un signalement visant Apple pour «violation de l’intimité de la vie privée à travers des enregistrements non consentis» via l’assistant vocal Siri, a indiqué vendredi l’association, confirmant une information du Monde et de Radio France. 

«Il y a deux infractions importantes: la violation de l’intimité de la vie privée à travers des enregistrements qui n’ont pas été consentis, qui sont à l’insu des personnes, d’une part. 

Et puis, il y a la protection des données personnelles, le RGPD (Règlement général de protection des données), qui n’a pas été respecté non plus», a expliqué la présidente de la LDH, Nathalie Tehio, qui a adressé un signalement et une plainte jeudi. 

«A chaque fois qu’il y a une demande de faite à l’assistant vocal Siri, c’est enregistré sans que les personnes n’aient eu l’information que c’était systématiquement enregistré et que c’était ensuite vérifié par des personnes», a-t-elle poursuivi. 

La plainte a été déposée pour violation de la vie privée, traitement illicite des données personnelles et pratique commerciale trompeuse, selon Le Monde et Radio France. 

Dans sa plainte, la LDH s’est appuyée sur le témoignage de Thomas Le Bonniec, ancien salarié pour un sous-traitant d’Apple qui était chargé de «vérifier les transcriptions». 

Revendiquant le statut de lanceur d’alerte, il a fourni des captures d’écran de «conversations très privées qui ont été enregistrées» a priori à l’insu des utilisateurs, selon Nathalie Tehio, qui demande «une enquête effective pour que ce soit corroboré» et établir «l’ampleur de ces enregistrements». «Ce qui est vraiment encore plus choquant est que ça se déclenche alors même que vous n’utilisez pas votre assistant vocal», appuie la présidente. 

«Donc, ça peut être les passagers dans une voiture, les convives au restaurant, ça peut être dans la chambre. A chaque fois que ça se déclenche, ça enregistre», soutient-elle. 

Selon Le Monde et la cellule investigation de Radio France, Thomas Le Bonniec traitait chaque jour 1.300 enregistrements, avec des données sensibles.