Le Sénat a rejeté lundi un amendement en faveur de la gratuité de l’accès à la télévision en prison, lors de l’examen des crédits «Justice» du projet de budget pour 2011.
Cet amendement défendu par le sénateur socialiste Richard Yung évaluait le coût de la gratuité à 7,6 millions d’euros, et proposait de la financer notamment par une baisse des crédits consacrés à l’aide juridictionnelle et à la communication du ministère de la Justice. La commission des finances et le gouvernement se sont prononcés contre et l’amendement a été rejeté par les sénateurs. Le système actuel de location est «honteux pour la République, car depuis 25 ans il pénalise les détenus dont les revenus sont limités», a dénoncé durant le débat M. Yung. Le 3 novembre, l’Assemblée nationale avait également rejeté un amendement en ce sens. Face aux fortes disparités des prix de location de télévisions constatées dans les établissements pénitentiaires, la précédente garde des Sceaux, Michèle Alliot-Marie, a fixé un prix unique de 8 euros, qui correspond selon elle au prix coûtant. L’ancien garde des Sceaux Robert Badinter, qui avait autorisé en 1985 la télévision dans les cellules des détenus, avait jugé «honteux» en août le système de location qui perdure depuis 25 ans. Le Sénat a adopté les crédits de la mission «Justice» et entériné le report de 2011 à janvier 2014 de la collégialité de l’instruction. Un amendement visant à supprimer l’article concerné a en effet été rejeté, et un autre qui proposait une entrée en vigueur en 2013 a été retiré par son auteur.