
Après un premier renvoi de son procès pour agressions sexuelles lors du tournage d’un film de Jean Becker en 2021, Gérard Depardieu devrait faire face lundi à ses deux accusatrices au tribunal correctionnel de Paris. Son procès, initialement prévu en octobre, avait été renvoyé en raison de l’état de santé de l’acteur, qui ne s’était pas présenté à l’audience. Son avocat avait fait valoir qu’il avait subi un quadruple pontage coronarien et qu’il souffrait d’un diabète amplifié par le stress du procès à venir. Depuis, M. Depardieu a été vu par un expert médical, qui a établi, selon son avocat, que l’acteur âgé de 76 ans était apte à comparaître. «Il a toutefois émis des réserves», a indiqué Jérémie Assous, affirmant que les journées d’audience ne devraient pas excéder six heures avec des pauses «lorsque Gérard Depardieu en aura besoin». Me Carine Durrieu-Diebolt, avocate d’une des plaignantes a rappelé de son côté que l’expert avait fait part de «l’état de santé bon, voire très bon du détenu au plan cardiaque et diabétique». Contacté, le parquet a indiqué que les aménagements éventuels seront détaillés après l’ouverture du procès lundi après-midi. Le comédien, par ailleurs mis en examen pour viol et qui a fait l’objet de plusieurs plaintes pour violences sexuelles, fera face à deux femmes: Amélie, 54 ans, et Sarah (prénom modifié), 34 ans. Ces dernières accusent Gérard Depardieu d’agression sexuelle, harcèlement sexuel et outrages sexistes pendant le tournage du film «Les Volets Verts» de Jean Becker en 2021. «Mon client veut dire sa vérité parce qu’il est victime d’accusations mensongères», a insisté Me Assous. Dans sa plainte déposée en février 2024, Amélie dénonçait des faits remontant à septembre 2021, qui se seraient déroulés pendant le tournage dans un hôtel particulier du XVIème arrondissement de Paris. Dans son récit au site d’investigation Mediapart, la décoratrice expliquait que Gérard Depardieu aurait soudainement hurlé, lors d’une conversation, qu’il voulait un «ventilateur», car il ne pouvait «même plus bander» avec cette chaleur, puis il aurait assuré pouvoir «faire jouir les femmes sans les toucher». Une heure plus tard, il l’aurait «attrapée avec brutalité» et l’aurait «bloquée en refermant ses jambes sur [elle] comme un crabe», puis lui aurait «pétri la taille, le ventre, en remontant jusqu’à [ses] seins», assure-t-elle. Il lui aurait également tenu des «propos obscènes». «Ma cliente espère que cette fois le procès aura bien lieu», a déclaré Me Carine Durrieu-Diebolt, qui redoute «des manoeuvres de la défense de l’acteur pour échapper à son procès». Même inquiétude de la part de l’autre plaignante, Sarah, assistante réalisatrice sur le film. «Ce à quoi aspire ma cliente, c’est que les débats aient lieu, mais je suis aussi inquiète de la manière dont la défense de M. Depardieu traitera les parties civiles à l’audience», a déclaré Me Claude Vincent.