Arianespace signe un contrat avec la Commission européenne pour le lancement de cinq satellites d’observation européens

318

Arianespace a annoncé mardi avoir signé un contrat avec la Commission européenne pour lancer cinq satellites d’observation du programme Copernicus entre 2024 et 2026 avec de nouvelles fusées Vega-C. Ce lanceur, considéré comme la petite soeur de la future fusée géante Ariane 6, a effectué son vol inaugural le 13 juillet dernier. Le contrat révélé mardi porte à 13 le nombre de lancements dans son carnet de commandes. Les cinq satellites Sentinel concernés font partie du programme Copernicus, «conçu pour donner à l’Europe un accès permanent, indépendant et fiable aux données d’observation de la Terre», a rappelé dans un communiqué Arianespace, société chargée de la commercialisation des lancements.

Interrogé mardi lors d’une conférence de presse en ligne, le président exécutif d’Arianespace Stéphane Israël s’est refusé à communiquer le montant du contrat mais a promis que les tarifs étaient «très compétitifs» par rapport à ceux des lanceurs concurrents américains. Vega-C, C pour «consolidation» selon son maître d’oeuvre industriel, l’Italien Avio, est une version améliorée du lanceur léger Vega, tiré à 20 reprises (dont deux échecs) depuis 2012. Avec 35 m de hauteur, Vega-C est un peu plus grande et plus large que Vega et peut mettre sur une orbite polaire de référence à 700 km d’altitude jusqu’à 2,2 tonnes de satellites, contre 1,5 tonne pour Vega. Forte de ces performances accrues, Vega-C peut s’adresser à 90% du marché des satellites en orbite basse, à quelques centaines de kilomètres d’altitude, contre la moitié pour Vega, selon Avio. Les programmes Vega-C et Ariane 6 avaient été lancés en 2014. Vega-C pourra assurer une partie des missions auparavant dévolues au lanceur russe moyen Soyouz. Ce dernier était, jusqu’à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, également commercialisé par Arianespace et tiré depuis Kourou.Copernicus compte déjà sept satellites Sentinel en orbite, fournissant des données utilisées aussi bien pour surveiller le climat et la pollution qu’évaluer les dégâts des catastrophes naturelles. L’annonce de mardi intervient moins d’une semaine après que les 22 Etats membres de l’Agence spatiale européenne (ESA) eurent validé un budget de 16,9 milliards d’euros pour les trois prochaines années, en hausse de 17% par rapport aux 14,5 milliards d’euros accordés lors de la conférence ministérielle en 2019. L’autonomie de l’accès de l’Europe à l’espace est actuellement fragilisée par le retard de trois ans du lanceur lourd Ariane 6 – le premier vol est dorénavant prévu fin 2023 – et la fin de l’utilisation de Soyouz.