MEDIA +
Vous défendez auprès des diffuseurs une politique d’auteurs-producteurs qui place le scénario au centre du processus de production. En quoi cette démarche est-elle inédite dans la production audiovisuelle ?
Dominique LANCELOT
En tant que scénariste, j’avais envie d’intervenir et de gérer les projets jusqu’à leurs aboutissements. En regardant ce qui se passe aux États-Unis, nous avons compris que les auteurs à la télévision administraient leurs projets de a à z. Nous avons donc tenté l’expérience de la production.
MEDIA +
Vous produisez la série «Section de recherches» sur TF1. Cette fiction va-t-elle reprendre du grade ?
Dominique LANCELOT
Alors que la 4ème saison de «Section de recherches» n’a pas été totalement diffusée sur TF1, la chaîne vient de nous commander 14 nouveaux épisodes pour une 5ème saison. La série a trouvé son public et s’inclut dans une réalité française entremêlée de faits divers avec un rythme de réalisation moderne. Le budget moyen d’un épisode varie entre 1,15 million et 1,20 million d’euros.
MEDIA +
Pensez-vous que les séries policières françaises ont encore un avenir ?
Dominique LANCELOT
Le polar restera à la base de la fiction. Toutefois, il faudrait que les séries françaises s’ouvrent à d’autres genres. Il faudrait proposer des séries de 52′ qui soient exportables. J’ai le sentiment qu’il y a des tentatives. Ce n’est pas évident, puisque nous avons été dans le carcan du 90′ durant 15 ans. Les décideurs ont compris qu’ils devaient prendre des risques pour surprendre et bousculer les téléspectateurs.
MEDIA +
Après avoir produit «Aïcha» de Yamina Benguigui sur France 2, un second volet serait-il en écriture?
Dominique LANCELOT
Tout à fait ! France 2 nous a demandé trois autres épisodes de 90′ d’«Aïcha». Il était important que nous puissions produire des projets pointus qui puissent rassembler plus de 5 millions de téléspectateurs.
MEDIA +
Les scénaristes-producteurs sont-ils préoccupés par le changement de statut de France Télévisions en guichet unique ?
Dominique LANCELOT
Bien sûr ! Tout le monde est préoccupé à ce sujet. Ce que nous redoutions est arrivé. Nous avons toujours réclamé plusieurs guichets pour France Télévisions et nous nous retrouvons avec un seul. C’est un peu angoissant. Nous nous retrouvons confrontés à un seul regard décisionnaire.
MEDIA +
Comptez-vous adapter d’autres romans pour la télévision ?
Dominique LANCELOT
Pourquoi pas… Je ne suis pas contre l’idée. J’ai proposé à France Télévisions un biopic sur la jeunesse de Brassens. Cela devrait être acté dans les semaines à venir. Ce pourrait être intéressant de prendre Bénabar pour l’interpréter, mais pour le moment rien n’est fait.