Boris RAZON, Directeur des nouvelles écritures et du transmédia à FTV

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Inauguré en août 2011, qu’en est-il du département «Nouvelles Écritures» de France Télévisions ?
Boris RAZON
Nous avons initié un certain nombre de productions, en ligne et à l’antenne, qui reflètent la diversité des écritures que nous testons. L’enjeu est de rester dans un état d’esprit expérimental où la narration s’adapte aux nouveaux usages. Justement, ces nouveaux usages entraîneront demain de nouvelles attentes auprès du public. Notre mission est de les anticiper et de les comprendre.
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Comment sélectionnez-vous les projets liés aux écritures novatrices ? Que proposerez-vous dans ce sens ?
Boris RAZON
Ce qui retiendra notre attention, c’est la singularité des propositions et la rencontre intime entre l’ambition du projet et la forme numérique qui lui sera donnée. Je peux vous citer deux expériences riches d’enseignements. Mi-février, nous avons lancé «The End, etc.», un web-documentaire de Laetitia Masson. On y aborde la question de l’engagement avec cette double particularité de mêler fiction et documentaire. A cela s’ajoute une navigation d’un type nouveau, qui s’appuie sur une base sémantique qui engage l’utilisateur. Dernier exemple en date, le lancement à 21h00 aujourd’hui d’une expérimentation de théâtre enrichie> à l’occasion de la représentation du «Théâtre sans animaux», de Jean-Michel Ribes au Théâtre du Rond-point. A travers un site dédié (www.francetv.fr/theatre-sans-animaux), les internautes auront accès à 5 flux vidéo qui leur permettront d’accéder au live, aux coulisses, aux différentes étapes de la pièce (de ses premières lectures à la mise en scène), aux prises vues champ/contrechamp, etc.
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Vos nouvelles productions enregistrent-elles des audiences significatives ?
Boris RAZON
Nous travaillons comme un média à part entière. Du coup, nous sommes très attentifs à ce que les projets rencontrent leurs publics. Nos productions génèrent au minimum 30.000 visites, et peuvent atteindre jusqu’à 250.000 vues. De toute façon, nous nous appuyons aujourd’hui sur des critères plus expérimentaux et narratifs que d’audience.
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Budget annuel, projets en cours, possibilité de monétisation… Quels sont les enjeux futurs des Nouvelles Écritures ?
Boris RAZON
Le département «Nouvelle Écritures» dispose d’un budget de 4M€. Nous recevons chaque année entre 450 et 500 dossiers et nous travaillons actuellement sur une quarantaine de projets. A ce jour, nous avons la capacité de monétiser nos productions. En revanche, cela ne fait pas partie de l’ambition initiale. Dressons d’abord le bilan de nos expériences narratives, avant de réfléchir à d’éventuelles monétisations.