Bouygues Telecom: «projet de transformation profonde»

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Bouygues Telecom, en difficultés, va sévèrement tailler dans ses effectifs pour s’assurer une survie autonome dans le paysage français des télécoms en recomposition, à défaut pour l’instant d’une perspective ferme d’alliance avec un de ses concurrents.  Mercredi, lors d’un comité central d’entreprise, la filiale du conglomérat Bouygues a annoncé «un projet de transformation profonde» de ses structures et de son positionnement, qui va entraîner une réduction d’effectifs drastique de 1.516 personnes sur les 9.000 collaborateurs que compte actuellement l’entreprise.En début d’année, l’opérateur avait lancé toutes ses forces dans la bataille pour convaincre Vivendi de lui vendre son concurrent SFR. Mais c’est finalement le câblo-opérateur Numéricable qui a emporté le morceau début avril. Bouygues Telecom était également sur les rangs pour acheter Virgin Mobile, en vain puisque Numericable l’a encore une fois doublé. Depuis, Bouygues Telecom a successivement ouvert des négociations avec Iliad et Orange en vue d’une éventuelle cession de ses actifs. Mais mercredi, le PDG Olivier Roussat a affirmé que «les discussions n’ont pas abouti», sans préciser si ces dernières pourraient reprendre ou si elles étaient définitivement closes. Pour l’instant, Bouygues Telecom a fait le choix d’axer mercredi toute sa communication sur «l’avenir autonome» que lui «garantit» son plan de restructuration, qui le rendra «dès 2015, viable et crédible». «Notre objectif, c’est de terminer ce plan à fin 2015. La demande de Martin Bouygues, c’est de restructurer l’entreprise», a assuré Olivier Roussat. Selon son plan de marche, Bouygues Telecom compte réduire ses dépenses pour économiser 300 millions d’euros supplémentaires par an. Au niveau commercial, il veut «reprendre les gènes de ce qui a fait le succès de Bouygues Telecom de 1996 à 2011», avant l’arrivée de Free Mobile, assure M. Roussat. Pour autant, il ne veut pas devenir «un opérateur low cost» et «compte rester un référent dans la 4G». Il va donc mettre les bouchées double dans les investissements du réseau mobile et assurer ainsi une meilleure couverture et un meilleur débit. Concernant l’internet fixe, l’opérateur ambitionne de «faire bouger le marché» au niveau tarifaire et veut lancer la commercialisation de la fibre optique jusqu’au domicile (FTTH) à partir du 26 juin. L’opérateur va également lancer une nouvelle box. Pour mieux servir ses clients, il va proposer un renouvellement du portable tous les 18 mois et moderniser son réseau de boutiques. Bouygues Telecom va aussi réduire le nombre de ses offres pour les simplifier. Concernant les réductions d’effectifs, l’opérateur mise sur de nombreux candidats au départ mais admet qu’il y aura forcément des départs contraints. M. Roussat évoque aussi «des mesures de reclassement interne au groupe» Bouygues, qui a recruté 3.800 collaborateurs en 2013. «Le plan de transformation ne concerne pas les boutiques et le réseau client», a indiqué le PDG qui précise que les métiers visés seront surtout ceux de l’informatique et du marketing. «Pour nous ce chiffre de 1.516 suppressions d’emplois est inacceptable, affreux. Nous allons tout faire pour le ramener à la baisse», a réagi Azzam Ahdab, délégué central de la CFDT. La 1ère phase du plan aura lieu du 15 novembre au 15 janvier pour les départs volontaires et les reclassements, et, lors de la 2de phase, du 15 janvier au 15 mars, un plan de sauvegarde de l’emploi sera mis en place, a précisé la CFDT. Pour réduire ses frais, l’opérateur compte également quitter son siège d’Issy-les-Moulineaux «courant 2015» pour «une zone moins chère», a indiqué le PDG.