Brésil : la messagerie Telegram fustige un projet de loi contre la désinformation déjà critiqué par Google la semaine dernière

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La messagerie Telegram a diffusé mardi sur sa plateforme un communiqué affirmant que la démocratie était «en danger au Brésil», en raison d’un projet de loi contre la désinformation déjà critiqué par Google la semaine dernière. «Le Brésil s’apprête à approuver une loi qui mettra fin à la liberté d’expression», peut-on lire dans ce message, au sujet du texte dont le vote en séance plénière de la Chambre des députés a été reporté sine die la semaine dernière. 

Le PL 2.630, qui a déjà été approuvé au Sénat, a été déposé devant le Parlement il y a trois ans, au même titre que de nombreux textes de loi passés dans le monde entier pour tenter de lutter contre la désinformation. Telegram estime que ce projet de loi «donne au gouvernement des pouvoirs de censure, sans supervision judiciaire préalable». 

La semaine dernière Google avait ouvertement critiqué ce texte fustigé comme «Loi de la censure» par ses détracteurs. Un lien avec des messages comme «Le PL de la désinformation peut nuire à votre internet» avait notamment été publié en dessous du moteur de recherche au Brésil. Le gouvernement du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva a ordonné à Google de retirer ces messages, les qualifiant de «propagande mensongère et abusive». 

Telegram a fait face à de nombreux problèmes judiciaires au Brésil. Le 27 avril, un tribunal a ordonné la suspension de son service de messagerie en ligne, pour ne pas avoir fourni aux autorités des données sur des groupes néo-nazis actifs sur la plateforme, dans le cadre d’une enquête sur des attaques dans des écoles brésiliennes. 

Cette suspension a toutefois été annulée deux jours plus tard par une cour d’appel. En mars 2022, un juge de la Cour suprême avait déjà menacé de bloquer Telegram au Brésil, pour «non respect d’ordres judiciaires», notamment la demande de suspension du compte d’Allan dos Santos, blogueur partisan de l’ex-président d’extrême droite Jair Bolsonaro visé par une enquête pour désinformation.