MEDIA +
Comment se positionne Kiosco.tv dans le secteur de la production ?
Clément CHOVIN
Dès la création de la société en 2015, avec Tristan Carné, nous nous sommes positionnés sur le flux. Nous avons choisi un modèle de maison de production ouvert, basé sur les partenariats et les coproductions. Car c’est en tissant des liens entre différentes cultures et en mariant les talents que naissent les meilleures idées. Nous nous sommes également positionnés sur la captation de spectacles vivants (concerts, stand-up, théâtre), là encore, en misant sur des liens forts avec les artistes et les talents pour offrir des programmes uniques, originaux. La saison dernière par exemple, nous avons produit la captation du concert de Juliette Armanet à l’Accor Arena pour Canal+. A cet égard, nous avons pour la première fois, dans le cadre d’une captation diffusée en direct, adopté des moyens post-production lourds permettant d’offrir une expérience inédite aux spectateurs de Canal+. Outre les captations traditionnelles, nous collaborons avec les artistes pour adapter et co-créer des œuvres audiovisuelles innovantes.
MEDIA +
Autre priorité, les programmes de flux made in France ?
Clément CHOVIN
En créant Kiosco.tv, on s’est dit que la télévision française était un fabuleux média pour innover et pour créer des formats nouveaux. C’est ce que nous avons voulu faire dès 2016 avec la mise à l’antenne du talk-show «Action ou Vérité» sur TF1 en deuxième partie de soirée avec Alessandra Sublet. Il y a eu ensuite un talent-show sur l’éloquence avec «Le Grand Oral» en Prime Time sur France 2. Mais également «Les rencontres du Papotin» plus récemment sur France 2. Ce magazine d’interviews atypiques proposé par Éric Toledano et Olivier Nakache reprend l’ADN du journal «Le Papotin», dont la rédaction est composée de journalistes, non professionnels, porteurs de troubles du spectre autistique.
MEDIA +
Comment s’opère la collaboration avec Éric Toledano et Olivier Nakache autour des «Rencontres du Papotin» ?
Clément CHOVIN
On a opéré ensemble le développement du programme sous toutes ses formes. L’intuition d’Éric Toledano et d’Olivier Nakache, sous l’impulsion de Jérôme Lament, qui coproduit avec nous le programme, a été la bonne. Initialement, nous ne savions pas si c’était un talk-show ou un magazine. On avait juste la conviction que ces rencontres étaient l’occasion unique de se découvrir, d’apprendre à se connaitre et à se rapprocher les uns des autres. Sur le pilote, nous avions filmé dans un lieu familier de la rédaction, en ajoutant nos éclairages et quelques éléments de mécanique. Cela s’est avéré contreproductif car nous avions perdu l’essence même du «Papotin» : la spontanéité, le naturel et l’humain.
MEDIA +
Comment avez-vous retravaillé l’émission pour en faire le succès que l’on connaît ?
Clément CHOVIN
Fort de cette première expérience, nous avons acquis la conviction qu’il fallait que la télévision s’efface, que l’on oublie toutes nos techniques de production, que l’on abandonne tous nos prérequis de mise en scène, de lumière, de mécanisation. Nous devions nous mettre au service de ces journalistes, les suivre, et nous nourrir de leur sens inné de l’autre. Nous devions nous mettre en position de saisir les temps forts et temps faibles, et de cueillir les moments d’interaction même les plus imperceptibles. Pour cela, nous avons fait appel au réalisateur et documentariste Henri Poulain afin d’obtenir une réalisation la plus naturelle et authentique possible. Nous filmons les rencontres dans la continuité, sans interruption. Tous nos tournages ont lieu à l’Institut du Monde Arabe à Paris, uniquement en lumière naturelle. Nos caméras, très mobiles, bougent souvent mais de manière subtile. Tout est filmé à découvert, sans rien cacher.
MEDIA +
Combien de «Rencontres du Papotin» prévoyez-vous de produire cette année ?
Clément CHOVIN
Dix émissions, soit quasiment une par mois. Pour la première de la saison, le 2 septembre, le comédien Jonathan Cohen s’est prêté au jeu. Loin d’une logique industrielle, nous adoptons une approche artisanale sur ce programme. Chaque émission est réalisée séparément, avec des intervalles suffisants entre elles, garantissant un temps de préparation et de tournage qui est toujours le même. Mais ce programme né en France s’exporte aujourd’hui. Avec des options posées dans près de 17 pays pour y adapter le format. Et il verra déjà le jour d’ici la fin de l’année dans 4 territoires parmi lesquels la Pologne et le Danemark.
LES DIRIGEANTS
C. Chovin & T. Carné
Co-fondateurs dirigeants
F. Firmin Guion
Dirigeant associé
COORDONNEES
5 rue de Milan
75019 Paris
DATE DE CREATION
2015
PRODUCTIONS
« Les rencontres du Papotins » (France 2), « Les Extra-Curieux (Okoo), …
