L’édition 2021 du Consumer Electronics Show (CES), le salon annuel le plus connu de l’électronique grand public et des start-up, a été lancée lundi, après une année marquée par l’explosion des technologies dans la vie quotidienne du fait de la pandémie et des mesures de confinement. «Si on croyait aux théories du complot, on pourrait imaginer que les entreprises du secteur ont conspiré pour inventer le Covid-19 afin de forcer la transformation numérique des consommateurs», a plaisanté David Myhrer, analyste du cabinet IDC, lors d’une conférence de presse sur les grandes tendances. Il parlait depuis son salon, comme de nombreux autres intervenants, car le CES a pour la 1ère fois lieu entièrement en ligne, loin des casinos de Las Vegas qui l’hébergent habituellement. Le format virtuel semble avoir découragé de nombreux adeptes: 1.800 exposants se sont inscrits, contre 4.000 pour l’édition 2020. L’année écoulée a pourtant été extrêmement bénéfique à cette industrie. «La pandémie a appuyé sur le bouton avance rapide en termes d’adoption des technologies, chez soi, au travail et dans les cabinets de médecin», a déclaré Gary Shapiro, président de la Consumer Technology Association (CTA), qui organise le salon. Elle prévoit que les dépenses en technologies aux Etats-Unis vont atteindre les 461 milliards de dollars cette année, soit 4,3% de plus qu’en 2020, sous l’impulsion notamment des besoins côté streaming, santé et réseaux 5G. Les organisateurs espèrent attirer quelque 100.000 participants, moitié moins que l’année dernière. Ces spectateurs pourront admirer, via leur ordinateur ou smartphone, des robots toujours plus agiles, des écrans toujours plus performants, des voitures de plus en plus autonomes, des bracelets qui prennent le pouls, des semelles connectées… En temps de pandémie, la santé va occuper le devant de la scène. Après la «health tech» («tech de la santé»), c’est la «Covid tech» qui est à la mode, avec des masques faciaux connectés et des robots désinfectants pour les bureaux et autres lieux publics. «Des objets qui étaient considérés avec amusement l’année dernière, comme des purificateurs d’air personnels, seront pris beaucoup plus au sérieux cette année», relève l’analyste indépendant Richard Windsor, auteur du blog Radio Free Mobile. Les ventes américaines d’appareils connectés de santé ont dépassé les 630 millions de dollars en 2020, le double de 2019, selon la CTA. Elle projette 1,2 milliard d’ici 2024.
Le CES devrait aussi montrer à quoi va ressembler «le futur sous le signe de la 5G», fait remarquer l’analyste Dan Ives de Wedbush Securities. Le géant sud-coréen Samsung, qui avait sorti l’un des tout premiers téléphones avec la nouvelle génération de téléphonie mobile ultra-rapide fin 2019, est très attendu sur ce terrain. Il doit d’ailleurs présenter jeudi son prochain smartphone Galaxy, dans un événement marketing à part. Les voitures ne seront pas en reste. Audi, notamment, doit lancer sa voiture de sport électrique. «Nous estimons qu’environ mille milliards de dollars vont être dépensés dans ce secteur, et au final par les consommateurs, dans la décennie à venir, avec des leaders comme Waymo/Google, Tesla, Aurora, Lyft, DiDi, Zoox (…)», assure Dan Ives. De lundi à jeudi, la Consumer Technology Association va devoir convaincre que son salon annuel reste un lieu de rencontres, sans les stands, les restaurants et les interminables files d’attente pour les taxis. Le site internet cherche donc à favoriser les échanges et certains événements seront diffusés en direct, y compris pour le grand public. Les spectateurs pourront cliquer sur les stands virtuels pour regarder des vidéos de présentation et participer à des conversations.