Cession du réseau de Telecom Italia: le gouvernement Meloni estime que Vivendi «a ses droits et les exercera»

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Le ministre italien de l’Economie Giancarlo Giorgetti a estimé lundi que Vivendi, l’actionnaire principal de Telecom Italia, «a ses droits et les exercera», mais a réaffirmé son soutien au projet de rachat du réseau fixe de l’opérateur par le fonds d’investissement américain KKR. «Le ministère de l’Economie a participé à l’offre, nous avons fait une offre et le conseil d’administration l’a acceptée», a commenté M. Giorgetti, interrogé sur l’opposition du géant français des médias à la cession du réseau. «Maintenant, bien sûr, les actionnaires ont leurs droits, ils les feront valoir dans les instances appropriées: mais le projet est celui-là», a-t-il déclaré en marge d’une conférence à Varèse dans le nord de l’Italie. Vivendi a annoncé son intention d’»utiliser l’ensemble des moyens légaux à sa disposition» pour «contester» la décision «illégale» du conseil d’administration de Telecom Italia, qui a approuvé dimanche la cession du réseau à KKR, associé au gouvernement Meloni. «Les droits des actionnaires de Telecom Italia ont été piétinés», a estimé le groupe français, qui avait réclamé en vain la tenue d’une assemblée générale extraordinaire des actionnaires pour se prononcer sur l’offre. Le montant de l’offre pour le réseau varie entre 18,8 milliards et 22 milliards d’euros, sujet à certaines conditions, et reste ainsi loin des attentes de Vivendi qui misait sur 31 milliards d’euros. Le gouvernement Meloni compte prendre une participation jusqu’à 20% dans le réseau fixe, afin de peser sur les choix d’une infrastructure jugée stratégique. Si l’Etat prévoit de débourser un montant maximum de 2,2 milliards d’euros, ce projet implique aussi le fonds d’infrastructure italien F2i, ce qui pourrait porter la participation totale des investisseurs italiens à 30 ou 35%. Après une forte hausse à l’ouverture de la Bourse de Milan, le cours de Telecom Italia baissait de 2,16% à 0,254 euro en fin de matinée, les investisseurs redoutant les effets de l’action en justice de Vivendi sur la cession du réseau.