Pour «Château en Suède», adapté pour Arte d’une pièce de Françoise Sagan, la réalisatrice Josée Dayan filme avec brio le huis clos léger et cruel d’une étrange famille où Guillaume Depardieu fait sa dernière apparition sur le petit écran, dans le rôle d’un dandy décadent. Le visage du jeune acteur, décédé récemment à 37 ans, imprime les premières images du film, qui s’achève aussi sur lui, l’oeil maquillé d’une larme noire à la façon du héros d’Orange Mécanique de Stanley Kubrick. L’adaptation de l’oeuvre de Sagan est signée de Florian Zeller. «J’aime le ton de Sagan qui est vraiment particulier, désespéré et léger, douloureux et drôle», explique Josée Dayan, qui a réuni un casting brillant autour de Jeanne Moreau, la maîtresse de maison du château. Elle reconnaît que le film ne se serait pas fait sans Jeanne Moreau et Guillaume Depardieu. Le tournage s’est déroulé au Canada, près de Montréal, en 13 jours. La réalisatrice confie n’avoir fait que très peu de prises «pour récupérer l’émotion première de l’acteur». L’action se passe dans un château isolé sous la neige, baigné dans une atmosphère gothique. Tante Agathe (Jeanne Moreau), une vieille fille, est la chef d’orchestre de cette famille bizarre. Son frère Hugo (Normand d’Amour) le gentleman-farmer du domaine, impuissant et frustré, est amoureux d’Eléonore (Géraldine Pailhas), pour laquelle il a simulé la mort de sa première femme Ophélie (Marine Delterme).
