Congrès du Parti communiste oblige, adieu téléréalité et société cruelle. Vertu, bravoure et altruisme monopolisent le petit écran en Chine. Sans oublier les coupes de cheveu à la mode socialiste. La propagande chinoise est une évidence quotidienne dans l’audiovisuel et le cinéma. A l’approche des événements politiques importants, elle a même une tendance, fâcheuse pour les critiques, à devenir omniprésente. Le 17ème congrès du Parti communiste, qui se tient cette semaine, n’échappe pas à la règle. Depuis le 1er octobre, jour de la Fête nationale, les programmes TV inspirés de l’émission américaine «American Idol», qui font fureur en Chine, se sont vu imposer de nombreuses restrictions. Outre l’impossibilité de les diffuser aux heures où l’audience est la plus importante, entre 19h30 et 22h30, ces émissions ne peuvent plus accepter les votes par Internet, téléphone ou SMS, seulement ceux du public du studio. Et les candidats devront être soignés. «Les chaînes de télévision devront sélectionner des candidats qualifiés qui
font preuve, notamment, de persévérance, de maturité, de confiance et de santé», selon les règles, qui interdisent également les «coupes de cheveux, vêtements et remarques qui ne correspondent pas aux valeurs esthétiques du public». A leur place, la propagande du régime a imposé une émission, remplie de bons sentiments et larmoyante, vantant 53 «modèles de vertu nationaux», désignés, selon le Bureau national des statistiques, par 21 millions de votes. Dans cinq catégories: altruisme, bravoure pour une cause juste, honnêteté et confiance, dûr au labeur et piété filiale. D’autres programmes ont été victimes de la censure, comme «Hongwenhao» (interrogatoire rouge), une série télévisée diffusée depuis 2002. Mettant en scène femmes délinquantes, prostituées, maîtresses et trafic de drogue dans la Chine du développement économique, elle avait conquis une large audience.