Colombie: enquête ouverte après qu’une journaliste renommée a affirmé être victime «d’intimidations»

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Le parquet colombien a ouvert une enquête mercredi après qu’une journaliste renommée a affirmé qu’elle et sa famille étaient victimes «d’intimidations», attribuées à l’attitude du président Petro envers les médias. Camila Zuluaga assure qu’un «fanatique» que Gustavo Petro aurait «soutenu» en répondant à ses messages sur les réseaux sociaux l’a suivie et a diffusé des images d’elle et de sa famille en ligne. Dans ces documents, on la voit marcher vers sa maison avec son bébé, son mari et une autre femme. Le harcèlement dont elle est victime est, dit-elle, «la conséquence directe de l’attitude» de M. Petro envers les médias. «Je vous avoue, Monsieur le président, que c’est la 1ère fois que j’ai peur de ce qui pourrait arriver. Pas à moi, mais à ma famille», exprime la journaliste, s’adressant au dirigeant dans une vidéo devenue virale. Le parquet a ainsi annoncé l’ouverture d’une enquête pour déterminer «qui se cache derrière les intimidations» dirigées contre Mme Zuluaga. Suivant le dépôt de plainte de cette dernière, l’ONG Fondation pour la liberté de la presse (FLIP) a appelé sur Twitter M. Petro à ne «discréditer, délégitimer ni attaquer aucun journaliste ni média», lui demandant également de «soutenir l’exercice d’une presse libre». A plusieurs reprises, cette organisation a estimé que le président colombien «stigmatis(ait)» les médias et «cré(ait) un climat de violence» autour d’eux. Le dirigeant a réfuté ces accusations. «Je n’attaque pas les journalistes, mais s’ils disent des choses fausses sur moi, j’ai le droit en tant qu’être humain de faire la lumière sur ces mensonges», a-t-il écrit sur Twitter. Plus de 160 journalistes ont été attaqués en Colombie cette année, dont trois tués, selon des données de la FLIP.