Coronavirus: les services sanitaires britanniques lancent en Angleterre un vaste système de traçage des contacts des malades

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Les services sanitaires britanniques ont lancé jeudi en Angleterre un vaste système de traçage des contacts des malades contaminés par le nouveau coronavirus, jugé déterminant pour accompagner la nouvelle étape du déconfinement prévue dans les jours à venir. Le Royaume-Uni est le 2ème pays le plus endeuillé au monde par la maladie Covid-19, avec 37.000 morts officiellement testés positifs et même, selon une analyse du «Financial Times», le 1er en termes de surmortalité rapportée à sa population. Accusé d’avoir tardé à prendre des mesures pour lutter contre la propagation de l’épidémie, le Premier ministre Boris Johnson a désormais pour défi de réussir le déconfinement malgré la confusion entourant les premiers assouplissements et le scandale provoqué par les déplacements de son conseiller Dominic Cummings.Soucieux de redémarrer une économie en berne, le gouvernement doit donner son feu vert définitif jeudi à la réouverture la semaine prochaine de certaines classes de maternelle et de primaire. Les magasins «non essentiels», vendant par exemple des vêtements, des livres ou des jouets doivent rouvrir mi-juin. Pour éviter une nouvelle vague incontrôlée de contaminations, dès jeudi, toute personne testée positive au nouveau coronavirus en Angleterre devra communiquer ses interactions récentes à des équipes dédiées du service public de santé (NHS). Les personnes entrées en contact avec un cas positif devront s’isoler durant 14 jours, qu’elles présentent ou pas des symptômes. Quelque 25.000 personnes ont été embauchées pour retrouver les personnes exposées à moins de deux mètres des malades pendant 15 minutes. L’Irlande du Nord dispose déjà d’un système de traçage similaire, et le Pays de Galles est en voie de le faire. L’Ecosse lance son propre système jeudi, dans le cadre d’annonces du gouvernement local sur un assouplissement du confinement. Le ministre de la Santé Matt Hancock a appelé chacun à accomplir son «devoir civique» pour lutter contre la propagation de la maladie, expliquant qu’il y avait entre 5.000 et 7.000 cas de Covid-19 non détectés dans la population. «Nous devons les traquer. Parce que c’est ainsi que nous maîtriserons le virus et lèverons les mesures de confinement», a déclaré jeudi le ministre à la BBC. Ce système devait fonctionner en parallèle d’une application mobile de traçage, qui est toujours en phase de test. Le tabloïd Daily Mail et le site Sky News ont rapporté jeudi des débuts chaotiques, affirmant que le site internet destiné au traçage avait planté et que des employés du NHS n’avaient pas reçu leurs codes de connexion. Boris Johnson a annoncé le lancement de ce système mercredi, en pleine polémique liée à son conseiller Dominic Cummings, accusé d’avoir enfreint les règles de confinement. Le dirigeant conservateur martèle vouloir «passer à autre chose», mais une quarantaine de députés conservateurs, dont l’ancienne ministre de l’Intérieur Amber Rudd, veulent débarquer M. Cummings. Pour Keir Starmer, le chef du Labour, M. Cummings a «enfreint les règles» et le soutien qu’il a reçu de Boris Johnson a érodé la confiance du public dans le gouvernement. M. Starmer plaide pour redoubler d’efforts dans la lutte contre la pandémie, en portant notamment à 250.000 les dépistages quotidiens du Covid-19, contre 161.000 actuellement. «Avec un système de dépistage et de traçage adéquat, des milliers (de vies) auraient été sauvées», a regretté la députée travailliste et médecin urgentiste Rosena Allin-Khan dans un tweet.