Coronavirus/ Thales : les syndicats du groupe technologique français dénoncent une reprise d’activité «grave de conséquences»

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Les quatre syndicats représentatifs (CFDT, CFE-CGC, CFTC et Ugict-CGT) de Thales dénoncent mardi une reprise d’activité du groupe technologique français entraînant une «sortie du confinement prématurée», «grave de conséquences».

«Afin de respecter le confinement nécessaire à la situation sanitaire, et éviter que la majorité des salariés n’ait à se déplacer en prenant le risque de propagation du virus Covid-19, nous avons accepté des mesures exceptionnelles permettant d’anticiper l’utilisation des reliquats de congés payés, de jours de RTT ou encore le recours à de l’activité partielle», expliquent les syndicats dans un communiqué commun.

Un accord de groupe, signé le 26 mars en ce sens, prévoyait que «seules les activités critiques et vitales -comme la fabrication de détecteurs pour l’imagerie médicale très utilisés dans la lutte contre ce virus, ou de sécurité comme le maintien opérationnel des hélicoptères de la protection civile- devaient être maintenues, après avoir mis en place toutes les mesures sanitaires de protection pour les salariés devant se rendre sur leur lieu de travail», précise le texte. Pourtant, «dès le 30 mars nous observions des pressions exercées dans les établissements du groupe pour remettre en route l’outil de production avec comme première priorité la santé économique et financière du groupe», déplorent les syndicats. «Les plans de continuité des activités se sont transformés en plan de reprise progressive des activités avant même que le gouvernement évoque la fin du confinement», estiment les syndicats qui ont interpellé les dirigeants du groupe dans une lettre ouverte publiée avec leur communiqué.

«Une telle sortie du confinement est contraire à l’objectif premier de notre accord. C’est prématuré, grave de conséquences et de nature à ruiner les efforts consentis par l’ensemble des citoyens» qui restent confinés, estiment-ils. Dans leur lettre aux membres du comité exécutif du groupe, datée du 1er avril, les syndicats leur demandent «d’intervenir rapidement» pour appliquer l’accord.

«Rien de sensé ne peut justifier une reprise des activités avant que des consignes en matière de santé publique n’aient été non seulement promulguées, mais aussi qu’elles ne soient suivies d’une bonne application sur le terrain. Si vous maintenez ce cap, vous, Thales, prenez la responsabilité d’exposer les salariés et leur famille. Ceci est incohérent, voire irresponsable», préviennent les syndicats dans leur lettre. La direction de Thales assure mettre «tout en oeuvre pour, en priorité, préserver la santé et la sécurité de ses salariés, de leurs proches, de ses clients et de la population». Elle ajoute «travailler avec les partenaires sociaux pour (…) atteindre cet objectif».

Rappelant que le groupe «intervient dans de nombreux domaines critiques et parfois essentiels à la lutte contre le Covid-19», la direction assure également travailler «avec tous ses clients pour, soit maintenir ces activités, soit examiner une reprise d’activité progressive en respectant strictement les conditions sanitaires requises».