Danna STERN, Directrice générale de Yes Studios

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Ces 10 dernières années, pas moins de 15 séries israéliennes ont réussi à conquérir le marché nord-américain. Un exploit jamais atteint par les pays européens. Rencontre avec Danna STERN, Directrice générale de Yes Studios, dans le cadre du dernier Festival de Télévision de Monte-Carlo.

MEDIA +

Comment se positionne Yes Studios sur le marché audiovisuel ?

Danna STERN

Yes Studio a été créé il y a un peu moins de deux ans en Israël. Chaque année, nous produisons 18 séries dramatiques, 20 documentaires et des programmes jeunesse pour notre plateforme Yes TV. C’est très prolifique. Nous produisons localement pour nos abonnés locaux.

MEDIA +

Qu’est-ce qui vous a fait exploser à l’international ?

Danna STERN

Une série comme «Fauda», qui revisite le conflit israélo-palestinien, nous a ouvert la voie à l’international puisque Netflix en a racheté les droits pour l’étranger. Le marché mondial s’intéresse aujourd’hui à ce que nous produisons en matière de formats et de séries. Notre dernière fiction, «On The Spectrum», qui décrit avec humour le quotidien de trois jeunes colocataires atteints d’autisme, fait actuellement l’objet d’un remake aux États-Unis pour Amazon. Même chose pour «Your Honor» qui va connaître bientôt des déclinaisons en Allemagne, en France, en Italie et en Russie.

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Les séries «made in Tel Aviv» se sont imposées dans le monde entier. Pour quelle raison ?

Danna STERN

Parce que nous racontons des histoires de manière passionnée et ancrée dans la réalité. Les séries sont portées par des scénaristes, créateurs et producteurs qui sont véritablement liés à l’expérience qu’ils racontent. Ils ont un lien personnel avec l’histoire. Ça donne ainsi un côté authentique et réel. La manière dont nous produisons nos programmes est aussi très réaliste. On n’utilise pas de décors et notre esthétique est brute et réaliste. Objectivement, c’est le résultat des succès passés: «In Treatment» que l’on a fait il y a plus de 10 ans a fait l’objet de remakes dans plus de 20 pays. «Prisoners of War» est devenu «Homeland».

MEDIA +

Le marché israélien est en pleine expansion. Quel a été le déclic ? 

Danna STERN

Notre expérience en matière de production a fini par être reconnue. Du fait de notre réglementation, notre démarche consiste à proposer beaucoup de créations originales. C’est aujourd’hui ce que cherchent les acteurs internationaux pour s’implanter localement.

MEDIA +

Les plateformes de streaming sont-elles une bulle d’air pour les producteurs ?

Danna STERN

Oui, c’est ce dont le marché avait besoin. C’est-à-dire, une nouvelle manière de regarder les choses. Et en fin de compte, le public décide ce qu’il veut voir.

MEDIA +

Êtes-vous ouvert à la coproduction ?

Danna STERN

Bien entendu ! Ça permet de réduire les coûts, de partager la distribution et la propriété. En revanche, les budgets en Israël sont moindres par rapport aux autres marchés. Un producteur français peut produire un épisode pour 800.000 €. Quant à nous, 200.000 € nous suffisent. 

MEDIA +

Parmi vos projets, quels sont ceux ayant le plus de potentiel à l’international ?

Danna STERN

Je n’en ai aucune idée. D’ailleurs, si nous devions formater nos programmes pour qu’ils soient exportables, ils ne seraient pas aussi authentiques et précis. La meilleure manière de faire, c’est de produire localement le mieux possible. 

LES DIRIGEANTS

L. STERN

DG

COORDONNEES

WeWork, 

7 Hapelech Street 

Tel Aviv, Israel

DATE DE CREATION

Novembre 2017

PRODUCTIONS

«Fauda» ; «On The Spectrum», «Your Honor»;…