Débat télévisé: pas de «foire d’empoigne» pour Emmanuel Macron, explique le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal

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Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal a justifié mardi le refus, confirmé la veille, d’Emmanuel Macron, de participer à un débat télévisé avec les onze autres candidats par le fait que ce serait selon lui «une foire d’empoigne».
«Dans un débat à douze candidats, vous avez une égalité de temps de parole, vous auriez donc 1h50 d’interpellation du président et 10 minutes pour le président pour répondre. Ça veut dire que matériellement il n’aurait même pas la possibilité de répondre aux questions qui lui seraient posées», a argumenté M. Attal sur France Inter.
«Donc ça ne serait pas un débat, ce serait du spectacle, du buzz, une foire d’empoigne», a-t-il ajouté, précisant que «jamais un président sortant qui se représentait n’a débattu avec les candidats au premier tour».
Le président candidat Emmanuel Macron a confirmé lundi à Poissy qu’il «ne ferait pas de débat avec les autres candidats avant le premier tour». «Aucun président en fonction qui se représentait ne l’a fait», a-t-il souligné.
En 2017, pour la première fois dans une élection présidentielle, un débat entre les onze candidats avait été organisé sur BFMTV et Cnews avant le premier tour, mais le président François Hollande ne se représentait pas. Un autre débat avec les cinq principaux candidats (François Fillon, Benoît Hamon, Marine Le Pen, Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélenchon) avait également eu lieu sur TF1, LCI et France 24.
«Je ne me dérobe pas du débat. Plutôt que de faire des meetings où des gens vous applaudissent parce qu’ils sont déjà convaincus, je préfère le débat avec les Français, c’est ce que je leur dois», a expliqué Emmanuel Macron.
«Je le regrette», a réagi la candidate de LO Nathalie Arthaud mardi sur Public Sénat. «De toute façon c’est un cirque électoral. Je peux vous dire qu’il n’y a pas d’égalité, c’est comme dans la société: il y a ceux qui sont en haut et ceux qui sont en bas, il y a des grands candidats et les petits candidats, c’est vraiment le reflet complet du mode de fonctionnement de notre société toute entière», a-t-elle déploré.
«Emmanuel Macron aime le débat, il cherche le débat, il cherche la confrontation d’idées», a assuré M. Attal, en insistant: «il y aura du débat avec les Français, il y aura du débat avec les journalistes, peut-être avec des politiques», même si «je ne sais pas quelles sont les émissions qui seront proposées par les chaînes».